Dans une litanie de compliments, l’auteur sacré loue le grand prêtre
Simon. Sa sainteté, fruit de l’élection
divine et d’une réponse fidèle, est comparée à « un vase d’or massif
orné de toutes sortes de pierres précieuses » (Ben Sira
50,9). Si tout chrétien devrait mériter cet éloge, le prêtre est encore plus
pressé de l’atteindre. Puisque le Seigneur lui a confié la dispensation des
mystères du salut (1 Corinthiens
4,1), le ministre loyal nécessite
sauvegarder en lui la grâce reçue et se laisser réconcilier avec Dieu.
Le mercredi des cendres
ouvre un temps intense dans l’Église : un écho du message de conversion annoncé
par le Précurseur et accompli par le Rédempteur.
Le pape François prône la « conversion pastorale » (exhortation La joie de l’Évangile §32) : la purification du cœur devant
Dieu s’oriente décidément vers la mission évangélisatrice. Le chrétien est
redevable à l’égard de tous ; surtout des pauvres, dont les pécheurs se trouvent au premier plan.
Nous apercevons nos
souillures devant la vie sans tache du Sauveur. Paul VI le proposait, il y a un demi siècle : « De là naît
un désir généreux et comme impatient de renouvellement, c’est-à-dire de corriger
les défauts que la conscience, en s’examinant à la lumière du modèle que le
Christ nous en a laissé, dénonce et rejette » (encyclique Ecclesiam suam, 1964). Le Saint Esprit met à nu le
péché (Jean 16,8) et, par le Sang du
Christ, « purifie notre conscience des œuvres mortes
pour servir le Dieu vivant » (Hébreux 9,14) : il met en évidence nos torts et donne
l’énergie pour les regretter et avouer. La confession de la faute est un pas libérateur
qui rajeunit.
« Aussi est-il nécessaire d'éduquer les futurs prêtres à
la vertu de pénitence, que l'Église a la sagesse d'inspirer dans ses
célébrations et dans les temps forts de l'année liturgique, et qui trouve sa
plénitude dans le sacrement de la Réconciliation » (Jean-Paul II, exhortation Je vous donnerai des pasteurs, 1992 §48). Le Consolateur,
source de l’esprit de pénitence, est le feu purificateur qui agit dans le
sacrement du pardon.
Le prêtre est tenu, en premier, de répondre à cet appel. La qualité de sa vie spirituelle et pastorale en
dépend. « Toute la vie du prêtre
subit un déclin inévitable si lui-même ne recourt pas de façon régulière et
avec une foi et une piété authentiques au sacrement de Pénitence »
(Jean-Paul II, exhortation Réconciliation et Pénitence §31). Cela représenterait une source d’amertume, sur le
plan personnel, et d’imposture à l’égard de ses frères.
Dans les litanies de Lorette, Sainte Marie est appelée
« vase spirituel », parce
qu’elle a accueilli sans contamination les dons et les fruits du Consolateur. Sur
l’emplacement d’une ancienne synagogue, l’église du Mont Sion, à Palme de Majorque, garde un
tableau de l’Immaculée Conception du peintre baléare Miquel Bestard (1614) ;
dans une composition maniériste, riche en symboles, se matérialisent les multiples
dons reçus par Marie : bénie par le Père et remplie de l’Esprit, elle
déborde de lumière.
Comme les vases purs de Cana, Notre Dame a reçu le vin
nouveau de l’Alliance éternelle. Plus généreuse que Marie de Béthanie, elle déverse
sur le Corps mystique du Christ « un
parfum de grand prix » (Matthieu
26,7) et nous assure la purification
sincère :
« Tu
as donné au Messie Prêtre son corps de chair, par l'onction de l'Esprit Saint,
pour le salut des pauvres et des hommes au cœur contrit : garde les prêtres
dans ton cœur et dans l'Église ! » (Jean-Paul II, exhortation Je vous donnerai des pasteurs §82).
Par l’abbé Fernandez.
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