Dans un temps où nous devons en permanence mettre à jour nos
outils de connexion au " monde réel ", l'abbé Patrick Pégourier nous
exprime en quelques mots l'importance pour le prêtre de rester à la page par
une formation continue.
- Où avez-vous effectué vos études en vue du sacerdoce
?
J’ai fait mes études au séminaire international de la
Prélature (1977-79). Á l’époque, l’Université de la Sainte Croix n’existait pas
encore. Nous suivions les cours « à la maison », au collège
romain « Cavabianca » au nord de Rome. Cela nous évitait de longs
déplacements jusqu’au centre-ville, et nous donnait davantage de temps pour les
tâches d’entretien : le matin, cours de spécialités (Sainte Ecriture,
Dogmatique ou Morale, etc.) ; l’après-midi, séances de
« déspécialisation » en tout genre : jardinage, réparations,
ménage…. Ensuite, j’ai poursuivi mon cursus à l’Université de Navarre (1979-81)
pour le doctorat en droit canonique. Je suivais entre autres un cours de Droit
des procès : mon professeur était un
prêtre plein d’humanité et de bienveillance. Objectivement, la matière ne me
passionnait pas et cela dut se ressentir dans mes devoirs, plutôt succincts. Á
l’occasion, il me taquinait gentiment et me disait : tu m’as rendu une
copie qui ressemble à l’un de vos « Précis » dont, en France, vous
avez le chic !
- Pensez-vous qu'un prêtre ait à se former tout au
long de sa vie de prêtre ? Pourquoi ?
L’un des avantages de l’habit sacerdotal est d’être
identifié…, et souvent de susciter questions, interrogations et confidences :
dans la rue, le métro, à l’arrêt du bus…. Je dois dire que j’ai quelque
appréhension lorsqu’un automobiliste s’arrête pour me demander son chemin car
je comprends qu’à travers ses questions, il pense : voilà quelqu’un qui ne
me racontera pas de « salades » et à qui je peux faire confiance. Alors,
à plus forte raison est-ce important de donner de bonnes réponses pour ce qui a trait à l’orientation tout court
de l’existence ! Le souci permanent d’une « mise à jour »
personnelle permet d’acquérir le nuancier conceptuel qui correspond à l’attente
de ses interlocuteurs, et de garder son intelligence en éveil.
- Y a-t-il un aspect de votre ministère que vous
souhaiteriez nous présenter ?
Outre mes activités pour les Centres de l’Oeuvre, je suis
l’un des confesseurs du sanctuaire Saint Bonaventure, l’un des « hauts
lieux » du sacrement de la réconciliation à Lyon : il est proposé
tous les jours ouvrables, matin et après-midi. Le flux des pénitents et
visiteurs est constant : « ça n’arrête pas » ! Pour ma part,
je suis très heureux de pouvoir exercer, en dépit de mes limites, la sollicitude du bon Pasteur au bénéfice de
toutes sortes de personnes, jeunes ou mûres, proches ou éloignées de la foi, laïcs
et clercs, etc. Je
pense souvent à ce que disait saint Josémaria au sujet des prêtres qui ont la
chance, par l’exercice de leur ministère, de pouvoir être des multiplicateurs
de la grâce.
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