J'exerce mon ministère sacerdotal depuis maintenant plus de dix ans. Je dois dire que les années sont passées sans m'en rendre compte sinon parfois par les commentaires sur la chute des cheveux....
Je suis originaire de Bretagne dans les environs de Redon où mes parents habitent. J’ai trois frères qui se sont installés dans la région. Quant à moi j’ai suivi des études d’ingénieur en informatique à Paris.
Après trois ans d’expérience professionnelle dans une société de service à Rueil Malmaison puis à Rennes, je me suis décidé à partir pour Rome en 1996, afin de me former pour devenir prêtre.
J’ai eu la chance, grâce à DPTN de pouvoir étudier à Rome à l’Université de la Sainte Croix. J’y suis retourné depuis et je me réjouis de voir comme l’Université se développe. J’y ai obtenu un doctorat en théologie et suis revenu à Paris pour une année avant de partir pour Prague où le travail pastoral ne manque pas, grâce à Dieu.
Les Tchèques ont souffert la persécution religieuse pour des raisons idéologiques mais le communisme n’a pas réussi à créer une culture anticléricale. Ils sont ouverts et intéressés par la religion. Lorsqu’ils voient un col romain ils sourient et me remercient lorsque je leur donne une image pieuse. Ils posent parfois des questions déconcertantes. J’en ai même vu me faire la révérence avant de sortir du métro... Chaque année il y a des centaines de baptêmes d’adultes !
Je suis aumônier dans une résidence et mon travail consiste surtout à prêcher et faire de la direction spirituelle, c’est à dire à accompagner les personnes à améliorer leur relation avec Dieu et avec les hommes et les femmes de leur entourage. J’essaie ainsi de les aider à ce qu’ils consacrent plus de temps à la prière pour se renouveler intérieurement et ainsi pouvoir sanctifier leur travail et leur vie familiale.
Au début de son pontificat, le pape Jean-Paul II rappelait un jour aux prêtres irlandais qu’un danger qui menace les prêtres c’est de travailler tellement dans « la vigne du Seigneur » qu’on peut finir par oublier « le Seigneur de la vigne ». Le prêtre doit donc se ressourcer dans la prière mais je ressens le besoin de la formation « permanente » aussi bien spirituelle et liturgique que doctrinale et morale. De ce point de vue je le vois un peu comme la vie en entreprise.
Cette année j’ai eu l’opportunité de venir en France, pour participer à un séminaire de cinq jours complets de formation avec un groupe de prêtres. Le moment le plus important était bien sûr la sainte Messe le matin après un moment de prière. Pendant la journée nous avons assisté à des sessions de pastorale, de morale et liturgie. Dans les intervalles nous avons pu échanger des idées, expériences et impressions personnelles dans une atmosphère familiale. J’ai entre autre pu redécouvrir la coutume du fromage avant le dessert et la très bonne cuisine...
Avec un groupe de prêtres Tchèques nous avons commencé à organiser il y a quatre ans ce même type de séminaires, deux jours seulement, pour stimuler « l’enthousiasme professionnel » et favoriser la fraternité sacerdotale.
Après ces moments de formation un peu plus intensive, je suis rentré à Prague malgré la neige qui bloquait Roissy. Les Tchèques qui attendaient avec moi à l’aéroport étaient très amusés de voir comme les Français essayaient de venir à bout du chaos provoqué par les intempéries...
Ça a été pour moi comme une bouffée d’oxigène pour renouer avec le rythme soutenu de prédication de méditations, récollections et retraites spirituelles pour ces chers Tchèques jeunes et moins jeunes, à Prague mais aussi à Brno en Moravie et à Bratislava.
Je remercie bien sûr tous ceux qui voudront bien prier pour les vocations et l’essor de l’église en république Tchèque qui célèbrera le 5 juillet le 1150ème anniversaire de l’arrivée des deux frères de Thessalonique Cyrille et Méthode en Moravie.
Abbé Jean-Philippe Huet.
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