« J’ai soif ! »
(Jn 19,28), s’écrie Jésus au terme de son agonie. La 5e parole de la croix, méditée et chantée par les générations chrétiennes, a
apaisé le désir de sainteté de nombreux fidèles.
Toute la soif de l’humanité semble se
donner rendez-vous dans ce cri de détresse. La soif des patriarches nomades, à
la recherche de puits pour abreuver leurs troupeaux ; la soif angoissée
d’Agar répudiée, qui cherche désespérément de quoi faire boire son enfant ;
la soif du peuple d’Israël au désert, qui donna lieu au miracle de Moïse.
Ce n’est pas la première fois que Jésus
ressent l’ardeur de la soif dans sa bouche : les quarante jours de jeûne,
la montée du Thabor, la halte à midi sous le soleil de Sychar. « J’ai
eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire » (Mt 25, 42).
Ce vendredi saint, la Samaritaine n’est
pas là pour lui apporter de l’eau, mais le Christ ressent la même urgence
qu’auprès du puits de Jacob : « il montre son désir ardent pour le salut du genre humain » (saint Thomas
d’Aquin, Commentaire à l’évangile de Jean). Le soldat lui offrira du vin acidulé et Jésus éveillera la foi du
centurion.
Mère Teresa de Calcutta fut vivement
touchée par cette parole de rédemption. « Jésus a soif,
même maintenant, dans votre cœur et dans les pauvres, il connaît votre
faiblesse. Il veut seulement votre amour, il veut seulement la chance de vous
aimer » (Lettre, 1993).
Lorsque nous éprouvons la soif de nous
rapprocher de Dieu, la grâce rajoute encore, selon l’esprit du Sauveur, le
désir de lui rapprocher d’autres personnes. Le « j’ai soif » a
bouleversé la vie des saints.
Vendredi Saint - La soif du Salut |
La sculpture en bois castillane a donné forme à de nombreuses scènes de la Passion pour accompagner les processions populaires. |
La soif du Christ crucifié, œuvre de Grégoire Fernandez (1616), est
vénérée à Valladolid, le vendredi saint, par la Confrérie « des sept
paroles ».
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