Merci, Simon !
« Les soldats l'obligèrent à porter la croix de
Jésus » (Mc 15,21). Dans le chemin du Calvaire, constatant l’extrême faiblesse du condamné,
les romains ont besoin d’aide. Ils réquisitionnent un inconnu robuste, Simon de
Cyrène, qui deviendra universellement connu et vénéré. Lui, qui n’a eu le choix
que d’obéir, devient le premier à avoir appliqué à la lettre un précepte majeur
de Jésus : le suivre en portant la croix.
Saint Josémaria voyait une référence pour le chrétien,
dans son effort quotidien : « Nous ne portons plus n’importe quelle
croix, nous découvrons la Croix du Christ avec, en plus, la consolation de
constater que le Rédempteur se charge d’en supporter le poids. Nous collaborons
comme Simon de Cyrène, qui se vit obligé de prêter ses épaules pour aider
Jésus, alors qu’il revenait de travailler son champ et pensait à un repos
mérité » (Amis de Dieu, n° 132).
Simon a assumé une surprise
contrariante à plusieurs titres. Il a surmonté la répugnance à se rapprocher
d’un malheureux, la lourdeur de la tâche, les moqueries de la foule. Sans
attendre aucune récompense, il a prêté ses forces à un condamné à mort.
Vendredi Saint - DPTN |
Mais la proximité de Jésus a
permis à Simon de ressentir la compassion. En admirant la mansuétude du roi des
Juifs écrasé, il entrevoit la sainteté du Messie.
Le cœur de Jésus n’a pas été
insensible à son serviteur d’une heure. Le Titien a su surprendre dans un
tableau (Madrid, 1547) l’échange perçant des regards. Désormais Simon voit autrement le supplicié, tandis que Jésus
touche l’âme de l’étranger devenu ami.
« Être volontairement le Cyrénéen du Christ,
accompagner d’aussi près son Humanité souffrante, réduite à une loque, n’est
pas un malheur pour une âme aimante, mais lui apporte la certitude de la
proximité de Dieu qui, par ce choix, la bénit » (ibidem).
Si Marie et Jean, en
arrivant au Calvaire, ont croisé Simon, de retour chez lui, ils ont dû lui
adresser une parole de reconnaissance. Le cœur de Simon, déjà préparé par le
regard paisible du Seigneur, a été comblé par la reconnaissance de Marie.
Abbé Fernandez.
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