Éduquer un enfant, former un
jeune, c'est lui donner les clés et les repères de la vie pour lui permettre
d’être vraiment libre ; qu'il puisse dire « je
veux ceci ». Un « je veux » qui soit en adéquation avec la vie,
avec la vérité.
Des idéologies puissantes
s’évertuent aujourd'hui à mettre en pièces, de façon très systématique et
organisée, les repères les plus essentiels de la vie : la « déconstruction des stéréotypes » (de genre en particulier),
l’enseignement obligatoire et acharné de la théorie du gender, sont devenus des
priorités absolues.
Au nom de l’égalité des droits
(du plus fort), on néglige et on bafoue l’égalité des droits (du plus faible).
Niant et ignorant ainsi, par exemple, le droit absolu (et élémentaire !) d’un
enfant à naître d’un père et d’une mère.
L'avortement, déjà tellement
répandu qu'il semble désormais impossible et interdit d’en contester le
principe (n’est-il pas à présent remboursé à 100% ?) ; les manipulations
génétiques sur les embryons ; le véritable commerce, qui se répand, d’enfants
fabriqués sur commande… Stop ! Inutile de se risquer à une liste exhaustive :
on a déjà le tournis. Et le vertige. Car tout ceci existe d’ores et déjà, et
promet mieux encore dans un avenir proche.
Non, je ne peux pas ; je ne dois
pas l’accepter.
Ma conscience m’oblige à la
résistance et à la contestation de ces droits qui ne sont en réalité que des
abus de pouvoir, aux conséquences incalculables.
- Mais, mon Père, m’a-t-on déjà
dit, ne faut-il pas laisser maintenant la démocratie faire son œuvre, puisque
tout cela est voté, ou presque, par des assemblées légitimes ?
- Non. Vraiment non. Outre que l’on peut poser la question de la
légitimité véritable de ce qui se fait au Parlement (!), quoi qu'il en soit,
les générations futures me demanderont des comptes, comme la nôtre en demande à
ceux qui nous précèdent à propos des atrocités commises au XXème siècle.
Vous saviez, et vous n’avez rien fait ? Vous étiez conscients des enjeux et,
par peur des conséquences ou – pire ! – par paresse, vous n’avez rien dit ?
Non. Je protesterai et je me sens le devoir d’utiliser tous les moyens à ma
portée pour manifester mon désaccord. Y compris les manifestations dans la rue.
Pour dire la vérité, je suis
inquiet. Je redoute, c'est vrai, la montée de la violence de certains, fruit
d’une exaspération bien compréhensible. Je n’accepte pas cette violence, quelle
qu'elle soit, et ne la légitimerai jamais. Tugdual Derville* (Alliance Vita) le
répète sur tous les tons : seule
la non-violence et la paix intérieure nous permettront de l’emporter sur les
forces du mensonge. Parmi de
nombreux exemples que les saints nous offrent dans l’histoire, je retiens celui
du jeune et intrépide Cardinal Wojtiła, qui obtint enfin, après 20 ans de
résistance pacifique, accroché à la croix qu'il avait planté là, une église
pour les chrétiens de Nova Huta. Mais on peut aussi citer Gandhi ou, plus
récemment, Aung San Suu Kyi en Birmanie. Et tant d’autres !
Il ne faut ménager aucun effort
pour tenir ces deux bouts : l’impossibilité de laisser faire (ma conscience me
l’interdit) ; et l’impérieuse nécessité de réprimer toute violence, contre qui
que ce soit, en pensée, en parole ou par action. À commencer par celle qui ne
manquera pas de naître en moi, mais aussi, autant qu'il dépend de moi, celles
dont je pourrais être témoin.
Pour cela, plus que jamais, il me
semble qu'il est urgent de suivre d’abord le conseil de Jésus : je crois
venu le temps où nous ne pouvons plus mégoter avec la prière et le jeûne.
Tout de même, l’extraordinaire
liberté dont Dieu fait preuve dans l'Église aujourd'hui, ainsi que la beauté et
la force de la génération qui se lève sous nos yeux sont pour moi sources
inépuisables d’Espérance. J'aimerais tellement communiquer cette Espérance
autour de moi !
Notre-Dame de France, priez pour
nous !
Par le Père François Potez, ordonné
en 1989.
Curé à Notre Dame du Travail depuis septembre 2007 – Paris XIVème.
Curé à Notre Dame du Travail depuis septembre 2007 – Paris XIVème.
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