Le susurrement de l’Esprit
Dans la sainte montagne, Élie perçut la présence
divine, « après le feu, comme le
bruissement d'un souffle ténu » (1 Rois 19, 12). Le même Esprit, qui a
parlé une fois pour toutes par le Fils (Hébreux
1, 2), poursuit son dialogue de salut. Son souffle éloquent rénove le monde.
Charles Le
Brun, disciple de Poussin et premier peintre de Louis XIV, a
laissé une splendide Descente du Saint
Esprit (1654, Louvre) sur l’Église naissante. Le Paraclet « soutient et inspire l’Église dans sa tâche d’annoncer la Parole de Dieu et dans
la prédication des apôtres » (Benoît XVI, exhortation La Parole du Seigneur §15).
Le Consolateur est le grand
Communicateur qui remplit Jésus, Auteur de notre foi. Dès l’âge de douze ans, Jésus fait preuve d’être
poussé par l’Esprit Saint. Au milieu d’une nuit de printemps, bercée de brises
insaisissables, le Christ compare la voix de l’Esprit au « vent qui souffle où il veut » (Jean 3, 8). Le Sauveur cherchera avec soin des images et
des mots éclairants, le ton juste : « A quoi allons-nous comparer le Royaume de Dieu,
ou par quelle parabole allons-nous le représenter ? (Marc
4, 30). L’Esprit guide l’âme du Christ,
pour qu’il atteigne notre niveau d’écoute.
Après les
fulgurations du Jourdain et du Thabor, l’Évangile devient nourriture à Emmaüs. Le Ressuscité, par la force de l’Esprit,
dévoile aux hommes le sens de son œuvre et les transforme : « Car la parole de Dieu est
vivante, agissante, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants » (Hébreux
4, 12).
L’Esprit du
Verbe vivifie la liturgie, la catéchèse et les multiples œuvres de miséricorde.
Il anime les membres de l’Église dans la prière, dans les ministères, « dans la vie apostolique et missionnaire »
(Catéchisme §688).
Chaque saint est comme un rayon de la Sagesse
divine ; la Vierge Marie, qui en est le siège, montre cet éclat dans son
Magnificat. « La prière comme requête, intercession,
action de grâce et louange, est la première manière par laquelle la Parole nous
transforme » (Benoît XVI, ibid.
§87).
D’anciennes prières, en guise d’épiclèse, invoquent l’Esprit avant les
lectures bibliques : « Envoie ton Esprit
Saint Paraclet dans nos âmes et fais-nous comprendre les Écritures qu’il a inspirées
; et concède-moi de les interpréter de manière digne, pour que les fidèles ici
réunis en tirent avantage » (Benoît XVI, ibid. §16).
L’Église souhaite vivement qu’il y ait une Bible dans
chaque foyer. Nous essayons de nous rapprocher au quotidien de
cette source de vérité et d’amour, pour l’accueillir, dociles, avec le même
esprit qui l’a dictée. Tâchons de
savourer chaque matin, avant d’affronter le travail, au moins une page du
Nouveau Testament.
L’Esprit, divin Témoin du Fils, imprime en nous l’image
et le message. « La
lettre du Christ est écrite avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des
tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » (2 Corinthiens 3, 3).
Par l'abbé Fernandez.
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