Dans l’église du Saint-Esprit de Paris, l’abside postimpressionniste
de Maurice Denis, le peintre « aux
belles icônes » (1934), abrite une Pentecôte grandiose. Cette
solennité clôt le temps de Pâques, parce que l’effusion de l’Esprit consomme le
mystère pascal. Donné en plénitude au Rédempteur, l’Esprit de Vie se répand
généreux à l’humanité. Les paroles et les gestes du Fils « sont Esprit et vie » (Jean 6, 64) pour les âmes.
« La
mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église » (Catéchisme de l’Église Catholique §730).
Dès que le Sacrifice unique
et définitif a été agrée par le Père, l’Esprit de
sainteté blanchit la robe nuptiale de l’Épouse. Désormais l’Esprit créateur abolit
les limites de l’espace et du temps, afin de prodiguer la grâce à tous et
partout.
Le Cénacle de Jérusalem a été, à deux reprises, une
fenêtre sur l’éternité : l’institution de l’Eucharistie et la
manifestation du Consolateur. Le Corps et le Sang de Jésus, livrés pour notre
salut, attirent le souffle de l’Esprit. « Par l'action de l'Esprit, le Christ lui-même demeure présent et
agissant dans son Église, à partir du centre vital qu'est l'Eucharistie »
(Benoît XVI, exhortation Le Sacrement de la Charité §12).
L’Épouse, ayant reçu le droit à s’appuyer sur le
Sanctificateur, l’invoque sans cesse. « Le Père exauce toujours la prière de l’Église de son Fils qui, dans
l’épiclèse de chaque sacrement, exprime sa foi en la puissance de l’Esprit »
(Catéchisme §1127). L’imposition des mains, sur les personnes
ou les offrandes, exprime l’influence efficace de l’Esprit.
Pour pétrir le « pain des enfants », l’Épouse a besoin du feu de l’Esprit. Dans
la célébration eucharistique, le prêtre supplie le Père d’envoyer l’Esprit
Sanctificateur pour que, d’abord, les offrandes deviennent le corps et le sang
du Christ ; et aussi « pour qu’il fasse de la vie des fidèles une
vivante offrande à Dieu, par la transformation spirituelle à l’image du Christ »
(Catéchisme §1109).
À Cana, la suggestion de Marie avait agi comme l’épiclèse du premier miracle.
Cette
communication de l’Esprit nous éblouit. Jésus « a rempli le pain, et de
lui-même et de son Esprit... Celui qui le mange avec foi mange le Feu de
l'Esprit », note saint Éphrem (Homélie
n° 4 pour la Semaine Sainte). « Combien
l'action du Paraclet doit être extraordinairement importante et abondante… au
cours de la célébration de la sainte messe sur nos autels », s’exclame
saint Josémaria (Quand le Christ passe §130).
« Par le don de son corps et de son sang,
le Christ fait grandir en nous le don de son Esprit » (bienheureux
Jean-Paul II, encyclique L’Église vit de
l’Eucharistie §17).
Ainsi l’Esprit Saint met les fidèles « en relation vivante avec le Christ, …
afin qu’ils puissent faire passer dans leur vie le sens de ce qu’ils
entendent, contemplent et font dans la célébration » (Catéchisme §1101) : l’unité sincère
de l’Église, le souci des pauvres, la ferveur théologale. À la Pentecôte, après avoir présenté son pain sur
l’autel, l’Épouse implore : « que
l’Esprit Saint nous fasse pénétrer davantage dans la profondeur du mystère
eucharistique ».
Par l'abbé Fernandez.
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