Les câbles de Notre Dame
En Marie « le croyant
est totalement engagé dans sa confession de foi » (pape François, encyclique La Lumière de la foi §59). Les poètes chrétiens, inspirés par la Bible, n’ont pas hésité à chanter la
« Fleur du Carmel, Vigne en fleur, Splendeur du ciel, Étoile de
la mer », afin de louer, dans la gloire de l’Église, la fécondité
évangélisatrice de Marie.
Une dévotion mariale se rattache aux Lieux
Saints de l’Ancien Testament, théâtre du zèle pour le Dieu Unique d’Israël. L’ancien
blason de l’Ordre du Carmel représente, en effet, autour de la silhouette
stylisée de la montagne, couronnée par la croix, trois étoiles de six pointes : elles symbolisent
la Vierge Marie et les deux prophètes Élie et Élisée, témoins courageux de la
foi.
« La dévotion à la bienheureuse
Vierge du Mont Carmel est indiquée comme modèle de prière, de contemplation et
de dévotion à Dieu » (Benoît XVI, Angélus,
16 juillet 2006). En France, cette dévotion, qui remonte à la présence de l’Ordre
Carmélitain au moyen âge, s’est renforcée après la réforme de Thérèse d’Avila,
avec les premières communautés parisiennes au Faubourg Saint-Jacques (1604) et
à Saint-Joseph de Vaugirard (1620) ; par la suite, des tableaux montrent Marie
offrant le scapulaire aux fidèles.
Le port du scapulaire du Carmel est devenu
dévotion universelle : signe visible de la confiance en Marie, qui prie
pour nous à chaque instant « et
jusqu’à l’heure de notre mort ». Dans
sa simplicité, c’est le symbole d’un habit : celui de la grâce du Christ,
de la veste des noces éternelles.
« Le signe du Scapulaire constitue une synthèse éloquente de la spiritualité
mariale » (Jean-Paul II, Message, 25 mars 2001). Il engage à
la prière, à l’exercice loyal des vertus
et des sacrements, à la miséricorde fraternelle ; il rappelle la grâce de
la persévérance finale. Ce signe d’alliance
filiale est « un trésor pour
toute l'Église » (Ibidem).
On a pu comparer le chapelet à une « chaîne » qui nous relie au Christ,
à Marie et à nos frères (Jean-Paul II, Lettre Le Rosaire de la Vierge Marie §36) ; près de notre cœur, le
scapulaire nous relie aussi à la puissante protection de la Mère de Dieu.
Au milieu du pèlerinage terrestre le chrétien
rencontre le péché, la lutte, le doute ; les signes visibles de dévotion
nous rappellent que telles vicissitudes ne sont pas le fruit d’un hasard cruel.
La foi nous « assure que cette
complexité peut être traversée par le nerf de l'amour de Dieu, par ce câble,
robuste et indestructible, qui relie notre vie sur terre à la vie définitive
dans la Patrie » (saint Josémaria, Quand
le Christ passe §177).
Dans les
moments arides, les dévotions mariales sont nuée féconde ; dans les
tribulations, rosée apaisante.
Par l'abbé Fernandez.
Par l'abbé Fernandez.
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