Les semaines de l’Avent sont un temps privilégié d’espérance. L’Église, épouse en attente
de la deuxième venue du Christ, revit la longue conversion de la Première
Alliance pour accueillir l’Oint divin.
Sainte Marie est le paradigme
de l’Église en attente de la plénitude du Royaume de Dieu. Puisant à pleines
mains dans les trésors des Écritures, elle a désiré, dès son enfance sans tache,
l’avènement du Roi de pardon. Elle est ainsi « l’étoile de la nouvelle évangélisation » (pape François,
exhortation La joie de l’Évangile §288).
« Notre
Mère a longuement médité les paroles des saints, ces hommes et ces femmes de
l’Ancien Testament qui attendaient le Seigneur, ainsi que les événements
auxquels ils ont été mêlés. Elle s’est émue devant cette succession de
prodiges, devant le débordement de la miséricorde de Dieu pour un peuple si
souvent ingrat » (saint Josémaria, Amis de Dieu §241).
Patriarches et prophètes ont
tissé l’histoire du salut avec des présages suggestifs. De façon imagée,
parfois énigmatique, ils ont dressé comme un portrait du Sauveur. Sa majesté
sainte se dessine progressivement. Marie, la très sainte, la percevait avec
l’intelligence de l’Esprit.
La victoire sur le serpent
mortifère avait été promise au lignage de la femme (Genèse 3,15). Rose
immaculée, épanouie parmi les épines, Marie, fille d’Ève, admirait le triomphe
futur de la miséricorde.
Issue du peuple de Jacob,
Marie était éblouie par les oracles de splendeur sans déclin: « Un astre se lève de Jacob et un sceptre
s’élève d’Israël » (Nombres 24,17). L’étoile de Jacob ou de David, à
six pointes, symbole du « soleil de
justice » ornera les cathédrales médiévales en toute l’Europe.
Appartenant à la tribu de
Juda, Marie regardait avec une fierté légitime « le sceptre et le bâton de
commandement » (Genèse
49,10 ; Psaume 60,9), qui ne s’éloigneraient jamais de sa lignée.
Descendante de la famille
royale, la promesse faite à David remplissait Marie d’assurance filiale : « J’établirai
à jamais son trône royal. Je serai pour lui un
père, et il sera pour moi un fils »
(2 Samuel 7,
13-14). Elle admirait la splendeur de
l’Enfant portant « le sceptre »
(Isaïe 9,5), « la clé » de
la maison royale (Isaïe 22,22), ainsi que « la lampe » divine de la loi et « le diadème » de la sainteté (Psaume 132,17-18).
Un rayonnement de salut, à
partir d’« un trône éclatant comme
le soleil » (Psaume 89,32) ; une autorité suprême (Daniel 7,27) ; un pouvoir bienfaisant, où le « sceptre de fer » (Psaume 2,9) n’est
que la droiture incorruptible unie à la miséricorde (saint Thomas, Sur le
Psaume 2 §7), plus forte que la mort. « L’humilité et la tendresse ne sont pas les
vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les
autres pour se sentir importants » (pape
François, ibidem).
Enfin, avec « l’évangile » de Gabriel, lui donne
la certitude plénière : le Verbe veut se faire chair dans le sein virginal
de la fille de Sion. « Il sera grand et sera appelé Fils du
Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il
régnera pour toujours sur la famille de Jacob, et son règne n’aura pas de
fin » (Luc 1,32-33). Le Symbole de la foi, en nous rappelant cette assurance, nous encourage
à la mission. Sans délai, la Vierge évangélisée est devenue « Notre-Dame de la promptitude »
(pape François, ibidem) : l’évangélisatrice devant Joseph, Élizabeth et
Zacharie.
Cornelis de Vos (1651),
portraitiste flamand collaborateur de Rubens, a rendu, avec des traits émus, le
roi David remettant la royauté à son fils. « Plus grand que Salomon » (Matthieu 12, 42), Jésus recevra du
Père Éternel le sceptre pour
« réunir le reste
d’Israël » (Michée
2,12) dans la justice et l’amour. Un jour, Jérusalem verra le « prince de
la paix » intronisé à jamais : « vers toi fera retour la royauté qui revient
à la fille de Sion » (Michée 4,8).
Par l'abbé Fernandez.
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