Le premier
témoignage sur Thomas, « le jumeau », dans les évangiles semble un
cri d’audace : « Allons-y, nous aussi, pour que nous
mourions avec lui ! » (Jean
11, 16). Choisi comme apôtre par Jésus, il partageait volontiers les risques de
sa mission. Enthousiasmé par le Royaume, à la Dernière Cène il s’inquiète sur
le but à atteindre ; le Seigneur le rassure avec une claire feuille de
route : « Je suis le chemin et la vérité et la vie »
(Jean 14, 6).
Après la mort
du Christ, un choc trop rude, Thomas est aigri. Il refuse l’optimisme de ses
confrères. Sa déception est enfin effacée par les plaies du Sauveur. L’apôtre
renaît. Thomas laisse alors un héritage ineffaçable : « Mon Seigneur
et mon Dieu ! » (Jean 20,
28). De millions de fidèles le répètent, au cœur de la célébration
eucharistique, à la grande élévation.
Inspirée par
ces paroles, la liturgie s’exclame dans sa fête, le 3 juillet : « Tu es mon Dieu ! et je te célèbre ; mon Dieu, et je
t’exalte » (Antienne d’ouverture : Psaume 118, 28). « Beau programme… pour un
apôtre de ta taille », commente saint Josémaria à propos de la gloire de
Dieu (Chemin §785). La devise
de tout apostolat est de ne chercher que la gloire du Maître.
Le Ressuscité nous
rend diligents. Il « a une force de vie qui a pénétré le monde. Là où tout
semble être mort, de partout, les germes de la résurrection réapparaissent... Tout
évangélisateur est un instrument de ce dynamisme » (pape François,
exhortation La joie de l’Évangile
§276).
Le serviteur, appelé à suivre les traces du Bon Pasteur, est prêt à
annoncer le Royaume avec douce fierté. « Les Apôtres n’ont
jamais oublié le moment où Jésus toucha leur cœur » (pape François, idem §13). La grâce ouvre les
lèvres.
« Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 28, 19). Transformés par
l’Esprit Saint, les apôtres avancent au large. « Évangélisateurs avec
esprit veut dire évangélisateurs qui s’ouvrent sans crainte à l’action de
l’Esprit Saint » (pape François, idem
§259). Leur voix résonne sur la
terre entière.
Thomas est connu, selon d’importants témoignages, pour son zèle au-delà de
l’Euphrate. Des communautés chrétiennes au sud-ouest de l’Inde se réclament de
son apostolat. L’incrédule est devenu pilier de ses frères. La foi dépasse les
frontières.
Parmi les
écrits pieux sur la Dormition de Marie, un texte du Xe siècle (Transitus Mariae, version arabe §4)
relie Thomas à l’Assomption : Notre Dame aurait offert sa ceinture à
l’apôtre, en gage de foi. Le geste, repris au moyen âge par la Légende Dorée (chap. 115), a inspiré
l’ancien vitrail quadrilobe de la paroisse de Beckley, dédiée à l’Assomption,
dans l’Oxfordshire (1350), ainsi que plusieurs peintres et sculpteurs
florentins.
La Reine des
apôtres, conforte notre foi et notre zèle. Elle en premier
« s’est laissé conduire par l’Esprit. Nous fixons aujourd’hui notre regard
sur elle, pour qu’elle nous aide à annoncer à tous le message de salut » (pape
François, idem §287). La familiarité avec Notre Dame fait grandir les qualités de
l’évangélisateur : « proximité, ouverture au
dialogue, patience, accueil cordial qui ne condamne pas » (pape François, idem §165).
Par l'abbé Fernandez
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