mardi 25 septembre 2012

Mariage des prêtres et manque de prêtres, faux débat


Paul Olivier répond à des objections que nous entendons souvent...

  • Tout d'abord, la tradition orientale, nous dit-on, accepte le mariage des prêtres ; pourquoi la tradition latine ne pourrait-elle pas le faire ?Mais, la tradition orientale est moins opposée qu'on ne le dit à la tradition latine :  d'une part, parce que, si elle ordonne des hommes mariés, elle ne permet pas, ce qui est tout autre chose, le mariage des prêtres ; d'autre part, parce qu'elle n'accorde la plénitude du sacerdoce, aux évêques, qu'à des moines qui ont fait voeu de célibat. C'est que l'appel de Dieu, qui a un caractère absolu, ne peut être mis en concurrence avec rien d'autre ; certes, il nous prend dans la situation où nous nous trouvons, mais il a un a caractère impérieux et définitif qui repousse tout retour en arrière. Si les partisans du "mariage des prêtres" étaient conséquents, ils devraient plutôt se demander : comment doit réagir un homme marié qui entend ou croit entendre l'appel au sacerdoce ? Doit-il y renoncer ? Doit-il s'entendre avec son épouse pour vivre comme frère et soeur ? Le problème s'est posé pour des époux qui, après leur mariage, ont fait choix, d'un commun accord, de la vie religieuse ; mais c'est un tout autre problème.



    Mariage des prêtres, célibat, manque de prêtres
  • Ensuite, le " mariage " des prêtres, ajoute-t-on, permettrait de résoudre le manque de prêtres ; mais, cet argument est fallacieux pour de multiples raisons : d'abord, les confessions protestantes où les pasteurs sont mariés connaissent elles aussi, des problèmes de vocation ; ensuite, les charges familiales sont difficilement compatibles avec les ressources modestes des prêtres diocésains ; il est pratiquement impossible d'assurer une vie décente à une famille nombreuse et de dégager du temps disponible pour la mission.


  •  Enfin, le renoncement au célibat apostolique, c'est un troisième argument, éviterait l'immaturité affective, qui rend difficile l'engagement définitif et explique de nombreuses défections ; mais, l'immaturité de nombreux jeunes ne concerne pas seulement les futurs prêtres, elle concerne également les futurs mariés ; c'est une question de civilisation qui remet en cause l'éducation dans les sociétés permissives et exige un discernement plus aigu dans la préparation au sacerdoce, comme dans la préparation au mariage ; mais on voit mal comment en déduire un renoncement au célibat apostolique. D'ailleurs, l'immaturité, une fois constatée ou supposée, devrait-elle justifier, pour les futurs prêtres, un mariage à l'essai ou pourquoi pas un remariage en cas d'échec ? Poser la question, c'est évidemment réfuter par l'absurde la thèse en question.

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