Mariage des prêtres et manque de prêtres, faux débat
Paul Olivier répond à
des objections que nous entendons souvent...
- Tout d'abord, la
tradition orientale, nous dit-on, accepte le mariage des prêtres ; pourquoi la
tradition latine ne pourrait-elle pas le faire ?Mais, la tradition orientale
est moins opposée qu'on ne le dit à la tradition latine : d'une part, parce que, si elle ordonne des
hommes mariés, elle ne permet pas, ce qui est tout autre chose, le mariage des
prêtres ; d'autre part, parce qu'elle n'accorde la plénitude du sacerdoce, aux
évêques, qu'à des moines qui ont fait voeu de célibat. C'est que l'appel de
Dieu, qui a un caractère absolu, ne peut être mis en concurrence avec rien d'autre ;
certes, il nous prend dans la situation où nous nous trouvons, mais il a un a
caractère impérieux et définitif qui repousse tout retour en arrière. Si les
partisans du "mariage des prêtres" étaient conséquents, ils devraient
plutôt se demander : comment doit réagir un homme marié qui entend ou croit
entendre l'appel au sacerdoce ? Doit-il y renoncer ? Doit-il s'entendre avec son
épouse pour vivre comme frère et soeur ? Le problème s'est posé pour des époux
qui, après leur mariage, ont fait choix, d'un commun accord, de la vie
religieuse ; mais c'est un tout autre problème.
- Ensuite, le " mariage "
des prêtres, ajoute-t-on, permettrait de résoudre le manque de prêtres ; mais,
cet argument est fallacieux pour de multiples raisons : d'abord, les confessions
protestantes où les pasteurs sont mariés connaissent elles aussi, des problèmes
de vocation ; ensuite, les charges familiales sont difficilement compatibles
avec les ressources modestes des prêtres diocésains ; il est pratiquement
impossible d'assurer une vie décente à une famille nombreuse et de dégager du
temps disponible pour la mission.
- Enfin, le renoncement au célibat apostolique,
c'est un troisième argument, éviterait l'immaturité affective, qui rend
difficile l'engagement définitif et explique de nombreuses défections ; mais,
l'immaturité de nombreux jeunes ne concerne pas seulement les futurs prêtres,
elle concerne également les futurs mariés ; c'est une question de civilisation
qui remet en cause l'éducation dans les sociétés permissives et exige un discernement
plus aigu dans la préparation au sacerdoce, comme dans la préparation au
mariage ; mais on voit mal comment en déduire un renoncement au célibat
apostolique. D'ailleurs, l'immaturité, une fois constatée ou supposée,
devrait-elle justifier, pour les futurs prêtres, un mariage à l'essai ou
pourquoi pas un remariage en cas d'échec ? Poser la question, c'est évidemment
réfuter par l'absurde la thèse en question.
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