Depuis mon dernier message, de nombreuses actualités ont eu lieu dans l'Eglise, concernant les bienfaits de la Nouvelle Evangélisation, et l'anniversaire du cinquantenaire du Concile Vatican II. En France, les actualités sociétales ont pris le dessus, mais de nombreuses voix se sont élevées parmi nos évêques que nous devons soutenir. Vous trouverez d'ailleurs à la fin de ce billet une expression sincère de mon soutien à leur égard.
Voici quelques extraits de l'homélie dite pendant la messe du samedi 17 novembre en l'église Saint François-Xavier, pour les donateurs de l'association Des prêtres pour toutes les nations, à laquelle j'ai été invité comme célébrant (l'homélie sera publiée sur le site www.dptn.org que je vous invite à visiter).
« Allez donc ! De toutes les nations, faites des disciples,
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ».
Vingt siècles plus tard, nous
nous rendons compte que cette période n’est pas révolue, bien au contraire. On parle
de la nouvelle évangélisation. Non pas pour dire que la première évangélisation,
celle des Apôtres, a raté : elle a porté des fruits durables, l’existence
de l’Eglise en témoigne. Mais pour dire que la Pentecôte , c’est-à-dire
l’action de l’Esprit Saint dans et à travers les Apôtres dans le monde, n’est
pas un évènement enfermé dans le passé, mais un évènement qui ne cesse de
régénérer l’Eglise à travers les siècles.
La générosité : voilà ce que
le Seigneur nous réclame, voilà ce qui lui permet d’agir pour redresser la
situation. Souvenons-nous de l’Evangile : alors que Jésus prêchait devant
les multitudes sur la montagne, il eut pitié de ses gens qui étaient venus, car
ils n’avaient pas de quoi manger. La situation était critique. Ils étaient 5000
hommes dit l’Evangile. Les Apôtres étaient dans le désarroi. Il y avait bien un
enfant qui possédait 5 pains et 2 poissons. « Mais qu’est-ce que cela pour
tant de monde » s’écria André. Oui, c’était peu, et pourtant, c’était précisément
ce dont le Christ avait besoin pour agir. Il y a là quelque chose de déroutant.
Comment le Créateur du Ciel et de la
Terre peut-il avoir besoin de 5 pains et 2 poissons pour
réaliser son miracle. Ne pouvait-il pas les produire depuis rien, comme lorsqu’il
a créé l’univers. Eh bien non, il avait
besoin de la générosité de cet enfant. Sans cela, pas de miracle, mais avec
cela, le miracle a eu lieu.
Ce n’est donc pas tant que le
Christ ait besoin de ceci ou de cela, il a fondamentalement besoin de notre
générosité, de notre capacité d’aimer de façon désintéressée, de nos 5 pains et
2 poissons, de ce que nous soyons capables de nous aimer les uns les autres de
façon concrète. « C’est l’amour de sa créature que le Créateur de
l’univers réclame » aimait dire sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Rien que
cela, mais tout est là.
Et quelle forme de générosité le
Seigneur attend de nous pour qu’il puisse
agir et faire des miracles ?
Naturellement, en premier lieu la
prière. C’est ce que l’on dit souvent, mais c’est parce qu’il s’agit d’une
vérité venant de l’Evangile. C’est en effet un conseil que le Seigneur lui-même
a donné : « priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa
moisson ». Sans la prière, aucune œuvre surnaturelle ne peut se réaliser.
C’est la manière la plus importante de coopérer aux œuvres de Dieu.
Mais il y a plus. Lorsque le
Seigneur envoya les Apôtres en mission, il leur dit de ne pas prendre de
sandale ou de tunique, pour bien leur montrer qu’ils doivent d’abord mettre
leur confiance dans la
Providence divine. Puis il les envoie de nouveau, et semble
leur donner une indication contraire : « Celui qui a 2 tuniques,
qu’il les prenne ». Cela pourrait paraître une contradiction, mais il
s’agit d’un enseignement progressif de notre Seigneur. En premier lieu, la
confiance dans la
Providence de Dieu, donc optimisme parce que Dieu est avec
nous, mais ensuite l’obligation d’utiliser tous les moyens à notre disposition.
Mais la générosité a aussi des formes multiples. Elle est un don de soi aux autres. Qui sait si le bon exemple de charité et de dévouement que nous pouvons donner aux jeunes dans les menus détails de la vie quotidienne ne les aidera pas à vivre eux-mêmes la charité chrétienne, et pourrait même aider certains d’entre eux à saisir l’appel au sacerdoce.
Confions toutes ces intentions à
Dieu notre Père au nom de son Fils Jésus-Christ, en lui rendant grâce aussi
pour tous les actes de générosité qui ont eu lieu cette année. Amen
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