vendredi 7 décembre 2012

Honorons Marie dans son Immaculée Conception !


« Vous êtes toute belle, ô Marie »


 
   En ce jour où notre cœur est en fête, parce que le ciel est en fête pour honorer Marie dans son Immaculée Conception, faisons nôtre l’exclamation d’une des antiennes que propose la Liturgie des Heures : « Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est pas en vous ». L’Église l’a tirée d’un des plus beaux livres de l’Ancien Testament, le Cantique des Cantiques : « Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi ! » (Ct 4, 7). Par rapport au texte révélé, la liturgie a introduit deux variantes :
a) Une personnalisation : à la place de « mon amie », l’antienne spécifie « Marie » ;
b) Une détermination : l’adjectif « originelle » précise ensuite de quelle tache il s’agit ;

 
Immaculée conception - Vierge Marie - Sainte Vierge - Prière
Immaculée Conception

   Par un privilège spécial, la Vierge Marie a été conçue sans le péché originel. Tel est le dogme de notre foi catholique que l’Église commémore aujourd’hui. Dans la joie, en se laissant aller à un enthousiasme qu’elle ne cherche pas à dissimuler. Bien au contraire, comme elle voudrait qu’il soit encore plus brûlant ! Car si Dieu a dit sa joie en voyant la beauté de Marie, très logiquement l’Église lui emboîte le pas. À notre tour, soyons des enfants fidèles de Marie et de l’Église et passons la journée du 8 décembre à lui dire notre enthousiasme, surtout par une récitation attentive du chapelet. Nous pourrons ainsi remonter loin dans le temps, puisque cette fête nous renvoie aux origines de l’histoire.
 
   L’Année de la Foi se propose de nous faire redécouvrir la beauté des principaux mystères de la vie de Dieu et de ses deux œuvres en faveur des hommes : la Création et la Rédemption. À l’origine de tout, nous trouvons l’amour de Dieu, source de toute vie. « Dieu nous a aimés le premier », écrira saint Jean dans sa première épître (1 Jn 4, 19). Or, une marque de cet amour est la perfection avec laquelle il a réalisé la première création. « Dieu vit que cela était bon », affirme à plusieurs reprises le livre de la Genèse (Gn 1, 10). Ce monde idéal dont nous rêvons parfois, ce monde-là a vraiment existé : Dieu l’a fait. Tout n’y était que beauté et harmonie, qu’ordre et équilibre. Mais ce n’était pas une perfection froide et purement formelle, car, dans leur vie habituelle, nos premiers parents étaient les interlocuteurs privilégiés de Dieu et vivaient tout dans une intimité parfaite, celle des amoureux.
 
   Malheureusement, nous connaissons la suite de l’histoire, l’infidélité de l’homme qui a succombé à la tentation et commis le péché. Le chapitre 3 de la Genèse montre les conséquences dramatiques de cette première désobéissance. Adam et Ève perdent immédiatement la grâce de la sainteté originelle (cf. Rm 3, 23). Ils ont peur de Dieu (cf. Gn 3, 9-10) dont ils ont conçu une fausse image (cf. Gn 3, 5). L’harmonie dans laquelle ils avaient été établis par la grâce est détruite et la maîtrise des facultés spirituelles de l’âme sur le corps brisée (cf. Gn 3, 7). L’union de l’homme et de la femme est soumise à des tensions (cf. Gn 3, 11-13) et leurs rapports seront marqués par la convoitise et la domination (cf. Gn 3, 16). L’harmonie avec la création est rompue : la création visible devient étrangère et hostile. La mort fait son entrée dans l’histoire de l’humanité (cf. Rm 5, 12).
 
   Or, Dieu, le Père Tout-Puissant, est aussi un Père riche en miséricorde. Dans la parabole du fils prodigue, commentaire autorisé que le Christ fait du récit de la Genèse, Dieu est pris de pitié devant la misère de son fils, ses entrailles paternelles sont remuées et il fait le nécessaire pour trouver la bonne solution. Il ne va pas laisser l’homme dans cet état pitoyable, même s’il l’avait bien mérité. Avec le Fils et l’Esprit Saint, il a pris une triple décision, en un seul et même décret, comme la Théologie le signale :
a) Relever la nature humaine déchue grâce à l’Incarnation de son Fils, vrai homme ;
b) Tirer l’humanité de son état de prostration et lui rendre ses privilèges perdus ;
c) Préserver la Vierge Marie pour que, dès sa conception, elle soit « comblée de grâce ».
 
    C’est pourquoi le premier « Opus Dei » est notre Mère du ciel. Aujourd’hui, nous sommes invités à la contempler, pour mieux comprendre le dessein originel de Dieu et la perfection de la première création. Elle-même dira dans son hymne de louange chez Élisabeth : « Le Puissant fit pour moi des merveilles ». C’est le sens de toutes les fêtes mariales du calendrier, assez nombreuses et bien réparties sur l’année. Suivons-les avec beaucoup d’amour, sachant que chacune met en lumière une de ses qualités, donc un des dons que Dieu lui a faits.
 
   En même temps, et c’est notre conclusion, rappelons-nous que Dieu nous invite nous aussi à la sainteté, qu’il veut réaliser en nous la même œuvre qu’il a faite en Marie en la préservant du péché. Nous sommes destinés à la plénitude de la grâce et de la vie chrétienne. Décidons-nous aujourd’hui à raviver le désir de la sainteté qui doit être comme le moteur de notre vie ordinaire, d’une sainteté entendue comme plénitude de l’amour. Le dessein originel de Dieu était de faire entrer nos premiers parents dans sa vie intime et son dessein restauré, la Rédemption, est de nous y faire entrer nous aussi.
 
 Puisse la Vierge Marie, notre Mère, faire déborder sur nous la plénitude de grâce
dont elle a été comblée dès sa conception !
 
Par l'abbé Alphonse Vidal.

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