L’enfance du Christ est
rapportée par les évangiles comme élément significatif de l’histoire du salut
(Benoît XVI, L’enfance
de Jésus, 2012). Dans ce cadre, l’art chrétien n’a pas oublié la Sainte
Famille, resserrée par les liens de l’amour et du service, dans
l’accomplissement du plan de salut.
Serviteur de Dieu est
un terme courant dans la tradition biblique pour définir le croyant : un
statut de glorieuse réputation pour nous rendre libres, heureux. La
personne fidèle à son Seigneur pousse comme un arbre fécond auprès des eaux,
comme un palmier toujours verdoyant… Isaïe dévoilera le parcours du Serviteur
par excellence.
La Nouvelle Alliance éblouit
par la qualité des serviteurs. Le Christ l’est jusqu’à la croix ; Marie,
« servante du Seigneur », anticipera à Cana la gloire de son
Fils ; Joseph, chef de la famille, conçoit son autorité comme un service à
la rédemption.
Au sein de la Sainte Famille,
Joseph a servi Jésus dans son rôle paternel : nourriture ;
apprentissage du métier et de la prière ; ouverture aux rapports
respectueux et charitables avec les autres. « C’est lui qui a enseigné
beaucoup de choses au Fils de Dieu », concluait saint Josémaria (Quand le Christ passe,
n° 55).
Le profil humain de Jésus
reflète les vertus de Joseph, qui fut ainsi guide et soutien de la sainteté
du Sauveur. « Jésus devait ressembler à Joseph, par les traits de
son caractère, par sa façon de travailler et de parler. Dans son réalisme, dans
son esprit d'observation, dans sa manière de s'asseoir à table et de partager
le pain, dans son goût pour exposer la doctrine d'une manière concrète, en
prenant pour exemple les choses de la vie ordinaire, se reflète ce que furent
l'enfance et la jeunesse de Jésus, ce que furent par conséquent ses rapports
avec Joseph » (ibidem).
Franchement, Joseph a réussi dans son rôle de
maître parce qu’il s’est d’abord exercé comme serviteur de Dieu.
Les évangiles apocryphes signalent que Joseph, dans son lit de mort, a été
embrassé chaleureusement par Jésus avant de quitter ce monde. On pressent
le dernier éloge du Sauveur : « Entre dans la joie du Seigneur ».
Les artistes ont osé représenter le triomphe de Joseph, couronné par Jésus,
tantôt enfant tantôt adulte. Jean Valdès (1670), maître du baroque
sévillan, a relevé le défi, avec son style somptueux, plein de vigueur dans
l’expression.
Par l'abbé Fernandez.
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