« Pouvez-vous boire la coupe de
douleur que je vais boire ? »
(Mt 20,22), demande Jésus à deux de ses disciples, avant l'entrée en Jérusalem. Bientôt, il boira le calice jusqu'à la lie. La Bible connaît les
coupes d’amertume et de réjouissance : les premières indiquent le
châtiment ou la purification ; les autres, la fraternité conviviale et le
triomphe messianique.
Jésus a dû boire à la coupe savoureuse de Cana ; à la dernière Cène,
la coupe de l'alliance, dans son propre sang versé, annonçait la rédemption et
la vie éternelle des ressuscités. Sans doute, dans ces calices de liesse, Jésus
voyait déjà poindre le drame de la Croix. Dans la prière du jardin des
Oliviers, le Fils accepte, malgré la répugnance naturelle, la potion
douloureuse qui deviendra prix et médicament contre le péché du monde ;
sur la croix, en plus du fiel et du vinaigre annoncés par le psalmiste, Jésus
éprouvera la déréliction de son âme.
Les calices du Christ - DPTN |
Les représentations de Gethsémani ont mis souvent un calice entre les mains
de l'ange consolateur, pour matérialiser la prière du Rédempteur. Les
tableaux qui montrent le Christ blessé sur la Croix, font ruisseler le sang de
ses cinq plaies. Giotto, dans l’une de ses crucifixions (Padoue, 1306), fait
intervenir trois anges, portant des calices : ils ramassent symboliquement
ce sang versé, qui intercède pour les
hommes jusqu'à la fin du monde.
L'Église est bien consciente de garder le
sang rédempteur dans la célébration eucharistique et de l’appliquer dans l’ensemble
de son activité.
Le sang de Jésus fut
le prix de l’amour infini et le gage d’une alliance universelle. Le chrétien fréquente l’Eucharistie et les sacrements
avec l’humilité audacieuse d’un fils. En revanche, prévenait saint Josémaria, « si l'on abandonne les sacrements, la vraie vie chrétienne disparaît » (Quand le Christ passe, n° 78). Dans cette semaine sainte nous souhaitons « que s'affirme dans nos âmes le désir d'user avec davantage d'amour et de
gratitude de ces sources de sanctification » (ibidem) : notamment, la confession
pascale et la communion ; et nous inviterons nos proches à faire de même.
Abbé Fernandez
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