Chaque jour, l'abbé Fernandez vous propose un commentaire pour nous aider à vivre la Semaine Sainte et nous préparer à Pâques. Chaque commentaire sera illustré par un tableau choisi par l'abbé.
Quand Jésus décide d’entrer en Jérusalem en signe de
triomphe et de paix, la foule l’acclame. L’admiration pour le Messie, depuis la
résurrection de Lazare, toute récente,
galvanise les esprits : « C'est pourquoi la
foule vint à sa rencontre : les gens avaient appris qu'il avait fait ce
signe miraculeux » (Jn 12,18).
La fresque de Giotto (Padoue,
1300), recueille, parmi les données des récits évangéliques, l’ambiance de
liesse autour du Sauveur bénissant.
Jésus accepte l’hommage, mais, en arrivant au sommet
du mont des Oliviers, il fond en larmes devant le péché des siens. Il avait
pleuré devant le tombeau de Lazare ; il pleure aussi devant la ruine
morale de la Ville Sainte.
Les vivats de la foule ont été une effervescence passagère ;
les larmes de Jésus, préparent le jour purificateur du grand pardon.
Le Sauveur ne rejette pas les manifestations
d’adhésion ; elles annoncent sa victoire sur le diable, la mort et le
péché. Mais ces cris d’enthousiasme sont dictés plutôt par une espérance
messianique superficielle, de prospérité terrestre ; ce n’est pas cette
euphorie qui va racheter l’humanité, mais l’humilité du sacrifice amoureux.
Jésus attend des hosannas de fidélité, durables. Y
compris dans les moments de détresse, dans les nuits de l’âme.
Saint Josémaria, se faisant écho des grands mystiques, éprouvait le
« désir de comprendre ses larmes, de voir son sourire, son
visage... » (Amis de Dieu, n°
310).
Il nous invite à partager
cette logique solide de la compassion : « Ô Jésus, comparée à ta
Croix, que vaut la mienne ? Comparées à tes blessures, que sont mes
égratignures ? Comparée à ton Amour immense, infini et pur, qu’est-ce que
cette pauvre petite peine dont tu as chargé mes épaules ? Et votre cœur,
comme le mien, se remplissent d’une sainte avidité, quand nous lui avouons, par
nos actes, que nous mourons d’Amour » (ibidem).
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