mardi 26 mars 2013

Mardi Saint


Le séraphin de l'agonie. Dans le jardin des oliviers, Jésus se retire des disciples pour se recueillir devant le Père éternel.

Le Fils et le Père parlent à nouveau de la rédemption imminente. Jésus a pressenti depuis longtemps qu'un passage amer lui était réservé : souffrances, rejet de la part de son peuple, ruine d'une partie de l'humanité malgré les efforts du Sauveur ; il avait prédit concrètement sa mort sur la croix. Fra Angelico (Florence, 1446) a voulu joindre la prière de Marie et de la Madeleine à celle du Sauveur. Jésus n’était pas tout à fait seul.

Semaine Sainte - DPTN - Le jardin des Oliviers - Jésus


Maintenant, le Père confirme que la souffrance humiliante ne sera pas épargnée dans la chair au Fils éternel. Le poids est lourd et l'âme du Christ ploie sous le joug : la chair ressent la faiblesse et saigne devant une charge surhumaine.

« Alors un ange du ciel lui apparut pour le fortifier » (Luc 22,43). Envoyé directement par le Père, un esprit céleste se tient auprès de Jésus dans la prière: L’évangéliste souligne l’origine, le sujet et le but du secours. La miséricorde toute-puissante du Père, portée par un messager de qualité, soutien l’effort du Fils accablé. Cet ange est qualifié comme « l'ange de l'agonie », puisqu'il assista Jésus dans le combat décisif, étendant des ailes puissantes et protectrices.

Bien que l'évangile ne précise pas le contenu de l'encouragement, l’ange a certainement  rappelé les grands axes du plan du salut : la gloire de Dieu et le bonheur des hommes ; la promesse infaillible de la résurrection et les fruits copieux du grain de blé enterré.

Parfois, peut-être en rapport avec les stigmates de saint François, on a attribué au messager céleste la qualité de séraphin : les anges plus proches de Dieu, qui brûlent d'amour. L'ange a inspiré ce message d'amour sans limites, pour que l'âme du Christ, toujours libre de souillure, trouve encore le ressort affectif de la réponse. 

La tradition chrétienne a essayé de décrypter ce message de  l'heure suprême. Beethoven, dans son oratorio Le Christ dans le jardin des oliviers, fait chanter, dans un duo pathétique, le Christ et le séraphin :
« Ils sont grands les tourments, l’angoisse et la terreur,
mais plus grand est l’amour de mon cœur pour le monde ».

La seule façon de comprendre le sens de la Croix est de partager la logique paradoxale de l'amour divin, qui, comme un cautère, consume notre péché et tout attachement déplacé aux biens créés.

Abbé Fernandez.

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