Le séraphin de l'agonie. Dans le jardin des oliviers, Jésus se retire des disciples pour se recueillir devant le Père éternel.
Le Fils et le
Père parlent à nouveau de la rédemption
imminente. Jésus a pressenti depuis longtemps qu'un
passage amer lui était réservé : souffrances, rejet de la part de son peuple,
ruine d'une partie de l'humanité malgré les efforts du Sauveur ; il avait
prédit concrètement sa mort sur la croix. Fra Angelico (Florence, 1446) a voulu
joindre la prière de Marie et de la Madeleine à celle du Sauveur. Jésus n’était
pas tout à fait seul.
Maintenant, le Père confirme que la
souffrance humiliante ne sera pas épargnée dans la chair au Fils éternel. Le
poids est lourd et l'âme du Christ ploie sous le joug : la chair ressent la
faiblesse et saigne devant une charge surhumaine.
« Alors un ange du
ciel lui apparut pour le fortifier » (Luc 22,43).
Envoyé directement par le Père, un esprit céleste se tient auprès de Jésus dans
la prière: L’évangéliste souligne l’origine, le sujet et le but du secours. La
miséricorde toute-puissante du Père, portée par un messager de qualité, soutien
l’effort du Fils accablé. Cet ange est qualifié comme « l'ange de
l'agonie », puisqu'il assista Jésus dans le combat décisif, étendant des
ailes puissantes et protectrices.
Bien que l'évangile ne précise pas le
contenu de l'encouragement, l’ange a certainement rappelé les grands axes du plan du salut : la
gloire de Dieu et le bonheur des hommes ; la promesse infaillible de la
résurrection et les fruits copieux du grain de blé enterré.
Parfois, peut-être en rapport avec les
stigmates de saint François, on a attribué au messager céleste la qualité de
séraphin : les anges plus proches de Dieu, qui brûlent d'amour. L'ange a inspiré
ce message d'amour sans limites, pour que l'âme du Christ, toujours libre de
souillure, trouve encore le ressort affectif de la réponse.
La tradition chrétienne a essayé de
décrypter ce message de l'heure suprême.
Beethoven, dans son oratorio Le Christ
dans le jardin des oliviers, fait chanter, dans un duo pathétique, le
Christ et le séraphin :
« Ils sont grands les tourments,
l’angoisse et la terreur,
mais plus grand est l’amour de mon cœur
pour le monde ».
La seule façon de comprendre le sens de
la Croix est de partager la logique paradoxale de l'amour divin, qui, comme un
cautère, consume notre péché et tout attachement déplacé aux biens créés.
Abbé Fernandez.
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