Comme les
juifs du premier siècle quand Jésus entre à Jérusalem, nous aimerions voir en
Jésus un manager politique qui, sans regarder à droite ou à gauche, ne fasse
que le Bien dont son peuple a besoin.
Ces derniers jours, avec l’élection de
notre Bon Pape François, les rameaux s’agitaient aussi dans la joie. Les titres
annonçaient un homme tour à tour progressiste et traditionaliste, proche des
pauvres et combattant l’avortement, respectueux du principe séculier de la
politique et s’opposant durement au mariage dit homosexuel, favorable à la
liberté d’entreprendre et critiquant fortement le capitalisme ultralibéral.
Mais, comme écrivait un commentateur canadien (M.C), « l’Eglise ne
regarde ni à droite ni à gauche, elle regarde en haut ».
C’est ce que
le Pape essayait de faire comprendre lors de sa première audience aux
journalistes. (Il les a invités avec leurs familles ; au milieu des
caméras de tous les pays, les enfants petits se baladant ravis). Il leur
disait ; « Un remerciement particulièrement chaleureux va à
ceux qui ont su observer et présenter ces évènements de l’histoire de l’Église
en tenant compte de la perspective plus juste dans laquelle ils doivent être
lus, celle de la Foi. Les évènements de l’histoire demandent presque
toujours une lecture complexe, qui parfois peut aussi comprendre la dimension
de la Foi. Les évènements ecclésiaux ne sont certainement pas plus compliqués
que les évènements politiques ou économiques ! Cependant ils ont une caractéristique
fondamentale particulière : ils répondent à une logique qui n’est pas
principalement celle des catégories, pour ainsi dire, mondaines, et justement
pour cela il n’est pas facile de les interpréter et de les communiquer à un
public vaste et varié. En effet l’Église, tout en étant certainement aussi une
institution humaine, historique, avec tout ce que cela comporte, n’a pas une
nature politique, mais essentiellement spirituelle : elle est le Peuple de
Dieu, le saint Peuple de Dieu, qui marche vers la rencontre avec Jésus Christ.
C’est seulement en se mettant dans cette perspective qu’on peut rendre
pleinement raison de ce que l’Église catholique accomplit. »
Le Pape ne devrait pas pouvoir être enfermé
dans les catégories que l’on utilise habituellement pour parler du monde
socio-politique. Elles disent quelque chose de juste pourtant mais partiel trop
souvent. Le Pape, et les saints avec lui, ne peuvent être réduits à l’un des
paradoxes cités plus haut. En fait, ils les assument tous en même temps en une combinaison d’actes Bons, Beaux et
Vrais que Jésus-Christ a personnifiés.
« Le Christ est le centre.
Le Christ est la référence fondamentale, le cœur de l’Église. Sans lui, Pierre
et l’Église n’existeraient pas et n’auraient pas de raison d’être. Comme l’a
répété plusieurs fois Benoît XVI, le Christ est présent et guide son Église » (même audience). C’est
seulement à partir de cette perspective que tous les apparents paradoxes
trouvent à se résoudre ; dans la profondeur du lien avec Jésus-Christ,
dans la Foi.
Lorsque Jésus
entre à Jérusalem et entend les aspirations du peuple pour qu’Il devienne roi,
la tentation de vénérer les princes idolâtres de ce monde et leurs manières, a
dû lui traverser la raison. N’était-ce pas pour le bien du peuple ? D’ailleurs,
au début de la vie publique de Jésus, les tentations dans le désert évoquent
cette possibilité. Mais, Jésus aurait dû accepter de dépendre d’un autre que
Dieu. Or, sa vie ne dépend que de sa relation au Père, comme la notre dépend de
notre relation à Dieu.
L’Eternité a plus de poids que le présent transitoire...
Ce que Jésus apporte, la « vie éternelle », c’est en fait la vie
réelle, dans sa plénitude, dans sa profondeur, dans sa densité qui récapitule
les aspects physiques, psychiques et spirituels de notre existence, et qui
s’étendra après notre mort de façon transfigurée. Ainsi, lorsque Jésus refuse
la confrontation violente avec le monde au point de souffrir dans sa chair, il
ne regarde ni à droite, ni à gauche, mais en haut, vers le Père.
Nous connaissons
l’ambivalence des médias, celui qu’elles ont encensé, ils le feront souffrir.
Parce que « dire la vérité, entraîne toujours des conséquences »
(M.C).
Père
Xavier.
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