L’Onction précieuse
« Ton nom est un parfum qui se
répand… Entraîne-moi à ta suite ! » (Cantique 1, 3-4). La Pentecôte nous invite à découvrir le Saint-Esprit
dans la sainteté de Jésus. « Pour rejoindre le Fils par la foi, il est nécessaire d’entrer en contact
avec son onction » (saint Grégoire de Nysse, Sur l’Esprit Saint 3, 1).
L’Ancienne Alliance consacrait par l’huile sainte des
élus, qui guideraient le peuple de Dieu : « alors fondra sur toi l'esprit du Seigneur… et tu seras changé en un
autre homme » (1 Samuel 10,
6). La Bible célèbre la splendeur des oints et annonce le « Messie » par excellence. L‘Esprit
sanctifiant, magnifique « Seigneur
de la vie », donne à l’Humanité du Sauveur l’existence, la grâce et la
gloire. « Tout
ce qui advient à partir de l’Incarnation découle de cette plénitude » (Catéchisme de l’Église Catholique §690) : les miracles, la
résurrection, l’Église…
Très
tôt, certains deviennent sensibles à cette aura de sainteté : « Nous avons rencontré le Messie » (Jean 1, 41). La prière
du Sauveur exprime ce souffle : son règne est celui de l’Esprit, qui
sanctifie le Nom de Dieu, pousse à accomplir sa volonté, et donne enfin le pain
et la victoire.
La
prédication du Christ et ses
succès contre Satan attestent que « doigt de Dieu » (Luc
11, 20) agit par « la Droite du Père »
(Hymne Viens, Esprit Créateur).
Pierre, imbu de foi, confesse que Jésus est « le Saint de Dieu » (Jean 6, 70). Dans un élan de piété, Marie de
Béthanie ose oindre l’Oint, remplissant les siècles de son geste (Jean 12, 3).
Assumant le sacrifice suprême, le Christ met en évidence le feu divin qui
brûle dans son cœur. Il annonce un Consolateur comme
don plénier de vérité et de vie.
« Mourant sur la croix, Jésus
‘remit l'esprit’ (Jean 19, 30),
prélude du don de l’Esprit Saint qu’il ferait après la résurrection (Jean
20, 22) » (Benoît XVI, encyclique Dieu
est amour §19).
Seuls Marie et quelques fidèles sont là.
Il
reste peu de temps jusqu’à l’épanouissement visible de la Pentecôte, « fruit de la rédemption » (Rituel
pour le Salut au Saint Sacrement, Prière).
Ce jour-là, la sainteté du Fils ruisselle sur la nouvelle maisonnée des enfants
de Dieu, comme l’huile versée sur la tête du Prêtre souverain, qui se répand
prodigue dans ses frères (Psaume 133,
2).
L’Esprit Saint, selon
l’expression ancienne, « christifie » :
il imprime dans l’intimité des fidèles l’image du Fils. Par l’Esprit nous
pouvons confesser que « Jésus est Seigneur » (1 Corinthiens 12,
3) et clamer tendrement « Père ! » (Romains 8, 15). Celui qui a
parlé par les prophètes et les apôtres, sanctifie aussi par les sacrements,
éveille les vertus théologales, inspire la prière et les bonnes œuvres. La
communion spirituelle nous est dictée par lui. Nous lui devrons la grâce de la
persévérance. Seul l’Esprit sauve.
Nous voici dans
la plénitude des temps nouveaux : « Sur lui repose l’Esprit du Seigneur,
esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de
science et de crainte du Seigneur » (Isaïe 11, 1-2).
Par l'abbé Fernandez.
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