jeudi 23 mai 2013

Découvrir le Saint-Esprit dans la sainteté de Jésus

L’Onction précieuse


« Ton nom est un parfum qui se répand… Entraîne-moi à ta suite ! » (Cantique 1, 3-4). La Pentecôte nous invite à découvrir le Saint-Esprit dans la sainteté de Jésus. « Pour rejoindre le Fils par la foi, il est nécessaire d’entrer en contact avec son onction » (saint Grégoire de Nysse, Sur l’Esprit Saint  3, 1).

L’Ancienne Alliance consacrait par l’huile sainte des élus, qui guideraient le peuple de Dieu : « alors fondra sur toi l'esprit du Seigneur… et tu seras changé en un autre homme » (1 Samuel 10, 6). La Bible célèbre la splendeur des oints et annonce le « Messie » par excellence. L‘Esprit sanctifiant, magnifique « Seigneur de la vie », donne à l’Humanité du Sauveur l’existence, la grâce et la gloire.  « Tout ce qui advient à partir de l’Incarnation découle de cette plénitude » (Catéchisme de l’Église Catholique §690) : les miracles, la résurrection, l’Église…

DPTN - Esprit Saint - Pentecôte - Jésus

Ce parcours est comme une épiphanie de l’Esprit qui, pour la première fois, se rend visible au Jourdain. La faïence d’Andrea della Robbia (Toscane, 1490), de formes et couleurs délicates, montre la colombe qui, reposant à demeure sur le Christ, rénove le monde.

Très tôt, certains deviennent sensibles à cette aura de sainteté : «  Nous avons rencontré le Messie » (Jean 1, 41). La prière du Sauveur exprime ce souffle : son règne est celui de l’Esprit, qui sanctifie le Nom de Dieu, pousse à accomplir sa volonté, et donne enfin le pain et la victoire.


La prédication du Christ et ses succès contre Satan attestent que « doigt de Dieu » (Luc 11, 20) agit par « la Droite du Père » (Hymne Viens, Esprit Créateur).


Pierre, imbu de foi, confesse que Jésus est « le Saint de Dieu » (Jean 6, 70). Dans un élan de piété, Marie de Béthanie ose oindre l’Oint, remplissant les siècles de son geste (Jean 12, 3).

Assumant le sacrifice suprême, le Christ met en évidence le feu divin qui brûle dans son cœur. Il annonce un Consolateur comme don plénier de vérité et de vie. « Mourant sur la croix, Jésus ‘remit l'esprit’ (Jean 19, 30), prélude du don de l’Esprit Saint qu’il ferait après la résurrection (Jean 20, 22) » (Benoît XVI, encyclique Dieu est amour §19). Seuls Marie et quelques fidèles sont là.

Il reste peu de temps jusqu’à l’épanouissement visible de la Pentecôte, « fruit de la rédemption » (Rituel pour le Salut au Saint Sacrement, Prière). Ce jour-là, la sainteté du Fils ruisselle sur la nouvelle maisonnée des enfants de Dieu, comme l’huile versée sur la tête du Prêtre souverain, qui se répand prodigue dans ses frères (Psaume 133, 2).

L’Esprit Saint, selon l’expression ancienne, « christifie » : il imprime dans l’intimité des fidèles l’image du Fils. Par l’Esprit nous pouvons confesser que « Jésus est Seigneur » (1 Corinthiens 12, 3) et clamer tendrement « Père ! » (Romains 8, 15). Celui qui a parlé par les prophètes et les apôtres, sanctifie aussi par les sacrements, éveille les vertus théologales, inspire la prière et les bonnes œuvres. La communion spirituelle nous est dictée par lui. Nous lui devrons la grâce de la persévérance. Seul l’Esprit sauve.


Nous voici dans la plénitude des temps nouveaux  : « Sur lui repose l’Esprit du Seigneur, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de crainte du Seigneur » (Isaïe 11, 1-2).

Par l'abbé Fernandez.

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