Marie,
onze apôtres et de nombreux anges, dans la fresque de Giotto (Padoue, 1305), sont
témoins de l’Ascension ; comme dans une poussée entraînante, mains et
regards sont tournés vers le haut. Le
Ressuscité ajoute un insigne à son Nom : « l’Héritier universel » (Hébreux 1, 2).
Le
Fils fait homme, accueilli dans le giron du Père, partage sans limite ses biens
infinis. Honoré au ciel pour toujours, « il est le Seigneur qui règne
désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu » (Compendium du Catéchisme, 132).
« Là où le chef a passé, il faut que passent les membres »
(saint Thomas d’Aquin, Somme de théologie,
III, q. 57, a. 6). Le Christ guide notre pèlerinage, préside chacun de nos pas vers la vie éternelle. Un
lien théologal nous relie à lui.
Saint
Paul marque le ton de la marche : « Cherchez
les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3, 1). « Élevons notre
cœur ! », invite la liturgie eucharistique. Dans l’une de ses
homélies pour la fête, saint Augustin
encourage : « Montons avec lui ! … Hausser le cœur sans lui,
c’est de l’orgueil ; hausser le cœur vers lui, c’est un refuge » (, Sermon 261 §1).
La
vie du chrétien est une montée ardue, mais non solitaire. Le Sauveur guide les cœurs par l’inhabitation et les
inspirations du Saint-Esprit, par la Parole efficace et les sacrements.
Jésus soutient et pousse. La
boussole de notre chemin est bien orientée, par cet aimant divin ; « l’ancre »
(Hébreux 6, 19) de notre salut est
bien accrochée au port définitif. Le cœur croyant ose suivre le regard :
la porte de la foi conduit à la porte du ciel.
Dans l’Ascension, le Christ tire de
ses membres vers le haut. Par la conversion, par la
prière et la charité, son élan rédempteur se poursuit sur terre.
Le
Sauveur attire à lui toute personne et, par elles, toute chose. « Si vous êtes mes témoins lorsque vous accomplissez
votre devoir de chaque instant, grand ou petit, alors j'attirerai tout à moi (Jean 12,
32)… et mon royaume parmi vous deviendra une
réalité », assure saint Josémaria (Quand
le Christ passe, §183).
Un antique ivoire italien montre la droite du Père qui
accueille le Fils bien aimé. Les deux mains se resserrent et nous halent.
« Grâce à lui, les uns et les autres, dans un seul Esprit, nous avons
l'accès auprès du Père » (Éphésiens
2, 18).
Par l'abbé Fernandez.
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