La soif de l’Esprit
Nous attendons, selon le
précepte du Fils, « la Promesse du
Père » (Actes 1, 4).
Aujourd’hui encore, cette parole prépare l’Église à la Pentecôte.
Dans l’Année
de la foi, telle attente devient prioritaire.
« Le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de
l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu » (Catéchisme de l’Église Catholique §27).
En effet, l’histoire est une longue recherche de « l’Esprit sanctifiant » (Romains
1, 4), qui offre vie éternelle : « Me voici devant toi, comme une terre assoiffée » (Psaume 143, 6).
Depuis la triste perte du
paradis, qui ne désire-t-il pas des signes de salut ? « D'une part, l’homme, comme créature, fait l'expérience de ses multiples
limites ; d'autre part, il se sent illimité dans ses désirs et appelé à
une vie supérieure » (Concile Vatican II, constitution Gaudium et spes §10).
Si tous gardent la nostalgie de l’amitié
divine, certains cherchent avec empressement les traces du salut : « Ô Dieu, j'ai soif de toi » (Psaume 63, 2). Les justes
d’Israël attendent le Messie, qui apportera la plénitude de l’Esprit.
« Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et que boive… De son sein couleront des
fleuves d'eau vive » (Jean
7, 37-38). Nicodème,
la Samaritaine, les habitants de Galilée et de Jérusalem, ou la famille de
Béthanie sont des témoins de l’annonce de l’Esprit de vérité et d’amour.
Un peintre provençal,
Étienne Parrocel (1696-1775), exprima avec rare élégance le dialogue entre le
Christ et une femme de Samarie : la sainte Photine des Orientaux,
longtemps vénérée à Paris, près du Pont Neuf. Gardant, malgré son dévoiement,
une étincelle de droiture, elle écoute Jésus, qui énumère ses erreurs sans
acrimonie.
« La manifestation du péché devient manifestation de la rémission des péchés, par la
puissance de l'Esprit Saint » (Jean-Paul II, encyclique Le Seigneur qui donne la vie §31). La grâce éclaire la conscience et éveille
la componction.
Vingt siècles plus tard,
l’humanité gît essoufflée, en manque de vie spirituelle. Les chrétiens, nous
aussi, avons besoin de chercher de toutes nos forces le Don suprême, de redécouvrir
l’intimité avec Dieu.
C’est à nous de lui ouvrir grandes les portes d’une foi vive : en suppliant dès le
tréfonds de l’âme ; par la purification dans le sacrement de réconciliation ;
dans la nourriture de l’Eucharistie ; à travers le don de soi au prochain.
Abbé Fernandez.
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