vendredi 17 mai 2013

« Viens, ô Saint-Esprit ! »


La soif de l’Esprit


Nous attendons, selon le précepte du Fils, « la Promesse du Père » (Actes 1, 4). 
Aujourd’hui encore, cette parole prépare l’Église à la Pentecôte. 
Dans l’Année de la foi, telle attente devient prioritaire.

« Le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme est créé par Dieu et pour Dieu » (Catéchisme de l’Église Catholique §27). En effet, l’histoire est une longue recherche de « l’Esprit sanctifiant » (Romains 1, 4), qui offre vie éternelle : « Me voici devant toi, comme une terre assoiffée » (Psaume 143, 6).

Depuis la triste perte du paradis, qui ne désire-t-il pas des signes de salut ? « D'une part, l’homme, comme créature, fait l'expérience de ses multiples limites ; d'autre part, il se sent illimité dans ses désirs et appelé à une vie supérieure » (Concile Vatican II, constitution Gaudium et spes §10).

Si tous gardent la nostalgie de l’amitié divine, certains cherchent avec empressement les traces du salut : « Ô Dieu, j'ai soif de toi » (Psaume 63, 2). Les justes d’Israël attendent le Messie, qui apportera la plénitude de l’Esprit.

« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et que boive… De son sein couleront des fleuves d'eau vive » (Jean 7, 37-38). Nicodème, la Samaritaine, les habitants de Galilée et de Jérusalem, ou la famille de Béthanie sont des témoins de l’annonce de l’Esprit de vérité et d’amour.

Un peintre provençal, Étienne Parrocel (1696-1775), exprima avec rare élégance le dialogue entre le Christ et une femme de Samarie : la sainte Photine des Orientaux, longtemps vénérée à Paris, près du Pont Neuf. Gardant, malgré son dévoiement, une étincelle de droiture, elle écoute Jésus, qui énumère ses erreurs sans acrimonie. 

DPTN - Samaritaine - Esprit-Saint - Pentecôte


« La manifestation du péché devient manifestation de la rémission des péchés, par la puissance de l'Esprit Saint » (Jean-Paul II, encyclique Le Seigneur qui donne la vie  §31). La grâce éclaire la conscience et éveille la componction.

Vingt siècles plus tard, l’humanité gît essoufflée, en manque de vie spirituelle. Les chrétiens, nous aussi, avons besoin de chercher de toutes nos forces le Don suprême, de redécouvrir l’intimité avec Dieu.

C’est à nous de lui ouvrir grandes les portes d’une foi vive : en suppliant dès le tréfonds de l’âme ; par la purification dans le sacrement de réconciliation ; dans la nourriture de l’Eucharistie ; à travers le don de soi au prochain.

Le poème liturgique rythme notre attente : « Viens, ô Saint-Esprit ! », remplis notre cœur et notre monde. C’est lui seul qui «  change l'aridité intérieure des âmes et les transforme en champs fertiles de grâce et de sainteté » (Jean-Paul II, encyclique Le Seigneur qui donne la vie §67).

Abbé Fernandez.

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