Le Père Daniel Foucher est prêtre au
diocèse de Nantes et fêtera le 29 juin prochain ses 60 ans de sacerdoce. Il a
été aumônier dans l’enseignement, directeur de lycée, vicaire à la cathédrale
de Nantes, animateur de groupes de jeunes… Il a vécu six ans au milieu d’handicapées
à la Baugerie de Saint Sébastien. Il
a été délégué diocésain de l’œcuménisme et est
engagé dans le dialogue
interreligieux particulièrement avec
Juifs, Chrétiens, Musulmans comme membre de la Fraternité d’Abraham et
dans l’Association Tibhirine, mais aussi avec laïcs et agnostiques.
Il est
membre de l’Association des Écrivains Catholiques et de l’Association
des Écrivains Croyants d’Expression Française. Conférencier, animateur de
sessions, retraites et pèlerinages, il a exercé son ministère à Londres
(paroisse Sainte Jeanne d’Arc), Rome, Cobourg, Essen, Assiout en Égypte, Jérusalem,
Yaoundé, Kinshasa, Haïti, en Martinique
et à
l’Ile Saint Martin
en Guadeloupe, au Canada, au Liban, à Kalisz et à Varsovie, en Pologne,
à Bangui, au Séminaire Saint-Marc, au Maroc (moines de Midelt) et en France (Paris
et Nantes). Il a vécu un an au Collège Teutonique dans la Cité du Vatican. En
liaison avec l’Association « Espérance et
Bonne Nouvelle », il publie la collection « Réponses aux Questions » pour éclairer en profondeur les
interrogations de nos contemporains. Il appuie toujours son témoignage sur la
Bible, lue, relue, revue et corrigée sur le modèle des prophètes et à la
lumière souveraine de Jésus-Christ : « On
vous a dit... et MOI JE vous dis. » Il nous livre quelques souvenirs de ses
colloques en Pologne ou en Chine….
HONORER SAINT
JOSEPH EN POLOGNE
Pour la 4ème fois, le Père André Laton, vicaire général de Kalisz,
sanctuaire national de Saint-Joseph, m’a invité pour participer à un congrès le
11 mai 2013. Voici le titre de ma conférence : « Saint Joseph, modèle de père, d’époux et de la famille ». Vous
devinez la brûlante actualité du propos. Parmi les intervenants, le Père Joseph Kryukov, moine orthodoxe. C’est
dans son monastère, au nord de Saint-Petersbourg et près du lac Ladoga, qu’a
été tourné le beau film : « L’île ».
Grâce au Père Pierre qui nous a
conduits pendant 350 kms de Varsovie à Kalisz, nous avons pu échanger en
anglais.
À mon arrivée à l’aéroport de la
capitale, le Père Jan Konarski
m’attendait. Nous avons vécu ensemble deux ans à la paroisse Sainte_Odile à
Paris. Il réside dans une paroisse de 8 prêtres. De nombreuses messes suivies
avec ferveur. La foi, me dit-on, a besoin d’être structurée et approfondie. Il
enseigne la morale au grand séminaire, une centaine d’élèves avec qui nous avons
pu partager la prière et le déjeuner.
Il m’a conduit au fameux ghetto de Varsovie où de nombreux Juifs ont été enfermés avant d’être envoyés
aux fours crématoires d’Auschwitz. Le musée
de la Résistance retrace toute l’énergie que les Polonais ont déployée pour
résister aux occupants allemands et russes. Le père de Jan était lui-même un
résistant. Quand le vieux et magnifique quartier de Varsovie a été brûlé par
les nazis, l’armée rouge de l’autre côté de la Vistule n’a pas levé le pied
pour arrêter le massacre. De même à Katyn,
la fleur des officiers et de la noblesse polonaise a été assassinée en
avril-mai 1940 par les communistes qui ont fini par reconnaître leur
responsabilité seulement le 26 novembre 2010 : 22 000 victimes.
J’ai concélébré avec l’évêque au
sanctuaire de Kalisz et le lendemain
à la cathédrale avec les huit diacres prochainement ordonnés. Tous les ans des
rescapés du camp de Dachau viennent accomplir une promesse de reconnaissance.
Au moment de l’arrivée des troupes russes, les gardiens nazis exécutaient les
prisonniers survivants. Les Polonais on fait à saint Joseph le vœu de venir tous les ans en action de
grâce, si leur vie était épargnée.
Prière exaucée. L’Armée Rouge
envahissait les lieux le lendemain matin. Ils sont tous rentrés au pays.
Les professeurs du grand
séminaire où logent 60 séminaristes
ont été d’une grande délicatesse à mon égard. Ils m’ont fait visiter la ville,
100 000 habitants, sur la route de l’ambre, passage obligé pour conduire cette
précieuse denrée des États Baltes jusqu’à Rome. Visite d’un château du 19ème
siècle marqué par l’influence française.
J’ai pu m’entretenir une heure
avec un groupe de focolari,
mouvement spirituel fondé par Chiara Lubich. Pendant la 2ème guerre
mondiale, elle se consacra au Seigneur et prit pour devise : « Que tous soient un ». À Trente,
dans la nuit du 13 mai 1944, sa maison est détruite par un bombardement et elle
décida avec ses compagnons de suivre l’Évangile à la lettre au milieu des
pauvres. Son procès de béatification est en route.
J’ai passé aussi une heure avec
les séminaristes qui m’ont demandé
de leur partager mon expérience
chinoise dans trois séminaires clandestins où j’enseignai saint Jean et les
Actes des Apôtres, avec aussi une retraite pour une congrégation religieuse et
des concélébrations chez l’habitant à Beijing (Pékin) et ses alentours.
C’est
exaltant de découvrir l’Église vivante dans divers pays avec son histoire, ses
épreuves, son espérance et son rayonnement.
P. D. Foucher
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