Le passé de
Paul
De grands témoins accompagnent notre chemin dans
l’année de la foi. La solennité des
apôtres Pierre et Paul marque, avec leur sang, un sommet de témoignage.
Associés de bonne heure dans le martyre, à Rome, ils soutiennent, comme des
colonnes inébranlables, l’Église de tous
les temps.
Deux vies qui, malgré l’itinéraire différent, montrent à l’unisson la fécondité de la
grâce. Deux exemples de conversion et persévérance. « Courage ! Tu en es capable. — Ne
vois-tu pas ce que la grâce de Dieu a fait de ce Pierre somnolent, renégat et
lâche…, de ce Paul persécuteur, haineux et obstiné ? »
(saint Josémaria, Chemin, 483).
Une splendide toile du
Parisien Laurent de La Hyre
fut offerte à la cathédrale Notre-Dame pour le 1er mai de
1637 : La Conversion de Saint
Paul.
La gestuelle baroque montre le vif dialogue entre le Rédempteur et le
persécuteur surpris.
Paul a médité souvent son passé, plus qu’imparfait, enfin
guéri par la miséricorde divine ; dans plusieurs lettres il évoque avec
émotion ses égarements : « Autrefois
je persécutais à outrance l'Église de Dieu et je m'acharnais contre elle »
(Galates 1, 13).
Paul n’a pas oublié le contraste entre son passé misérable et la révélation inattendue de Jésus vivant : « Il m'est aussi apparu, à moi l'avorton » (1 Corinthiens 15, 8), « le premier des pécheurs » (1 Timothée 1, 15). À la lumière de ces faits, il peut mieux cerner la générosité du Sauveur.
L’épisode de
conversion configure toute sa vie fidèle. Sans déprécier les dons reçus, l’Apôtre s’admire
toujours de l’amour du Christ : « Ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu » (1
Corinthiens 15, 10) :. « Notre Seigneur m'a jugé digne de confiance
en me prenant à son service » (1 Timothée 1, 12).
En pensant à ses frères,
il se reconnaît privilégié par la
surabondance de la grâce : « S'il
m'a été fait miséricorde, c'est afin qu'en moi, le premier, Christ Jésus
démontrât toute sa générosité, comme exemple pour ceux qui allaient croire en
lui, en vue d'une vie éternelle » (1 Timothée 1, 13).
Il n’hésite pas à dévoiler ses sentiments à ses
disciples. « Je
suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d'être appelé apôtre
parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu » (1 Corinthiens 15, 9). Sans détours, il avoue : « Moi, qui étais auparavant blasphémateur,
persécuteur et violent » (1
Timothée 1, 13).
Le chrétien considère ces
circonstances avec admiration. Elles éclairent aussi la charité et la compréhension
à déployer dans la nouvelle évangélisation, quand nous rencontrons des âmes
égarées. « C’est
vrai qu’il fut pécheur. — Mais ne porte pas sur lui ce jugement irrévocable. —
Aie le cœur miséricordieux, et n’oublie pas qu’il peut encore devenir un saint
Augustin, alors que toi tu restes un médiocre »
(saint Josémaria, Chemin, 675).
Par l'abbé Fernandez.
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