Le Chemin de Pierre
L’apôtre Pierre, dans l’ensemble du
Nouveau Testament, apparaît à côté du Christ comme un personnage primordial. Ces
textes nous permettent de suivre, presque
pas à pas, son itinéraire spirituel : son attente du Messie, le premier appel,
les élans et reculs dans sa foi, le progrès dans sa connaissance du Fils qui
s’offrira sur la croix. Les premières catéchèses de Benoît XVI peuvent nous
guider dans ce parcours.
« Nous aussi, nous avons le désir de Dieu,
nous aussi, nous voulons être généreux, mais nous aussi, nous attendons que Dieu
soit fort dans le monde et transforme immédiatement le monde selon nos idées,
selon les besoins que nous constatons » (Benoît XVI, audience, 17 mai 2006). Un
mélange, très fréquent, que Pierre a expérimenté dans son cœur. Mais « Dieu choisit une autre voie. Dieu choisit la
voie de la transformation des cœurs
dans la souffrance et dans l'humilité. Et nous, comme Pierre, nous
devons toujours nous convertir à nouveau » (ibidem).
Le prince des apôtres,
en ressentant les limites de sa foi, a parcouru la voie du repentir. « De l'enthousiasme naïf de l'adhésion initiale, en passant à travers
l'expérience douloureuse du reniement et des pleurs de la conversion, Pierre
est arrivé à mettre sa confiance en ce Jésus qui s'est adapté à sa pauvre
capacité d'amour » (id., 24 mai 2006). Le parcours spirituel de Pierre peut devenir le
nôtre. « Un long chemin qui a fait
de lui un témoin fiable, "pierre" de l'Église, car constamment ouvert
à l'action de l'Esprit de Jésus »
(ibidem).
Finalement, Pierre fera face aux
persécuteurs ; selon la tradition du « Quo vadis » narrée dans les Actes de Pierre (vers l’an 300), il sera crucifié la tête vers le
bas. Haut dans le martyre, mais regardant vers la terre.
La Cathédrale Notre-Dame de Paris conserve plusieurs
grands Mays, qui avaient été offerts,
chaque 1er mai, par la corporation des orfèvres en l’honneur de
Notre Dame. Parmi eux, Le Crucifiement de
saint Pierre (1643), dû à un Languedocien d’origine protestante :
Sébastien Bourdon, installé à Paris, suite à des problèmes avec l’inquisition
calviniste. Ce tableau lui donna un prestige incontestable.
Le
ministère confié à Pierre est un élément constitutif de l’Église et de sa
permanence. « Pierre, en tout temps,
doit prendre garde à ce que la chaîne ne se
brise pas et que puisse ainsi perdurer la communion universelle » (id., 7 juin 2006). Dans
sa première lettre, qui abonde en références au creuset de la persécution et à
la valeur du sacrifice du Christ, l’apôtre invite à « suivre les traces » (2,21) du Rédempteur ; Pierre l’a
fait avec amour digne de foi et nous a facilité ainsi la réponse. La foi
regarde vers la Croix, vers le don total. La trace imprimée par Jésus au
Golgotha a conduit Pierre jusqu’à son martyre à Rome, siège de ses successeurs
dans la charge du primat. La Christ, « pierre
vivante » nous donnera, dans l’unité de l’Église, la solidité d’autres
« pierres vivantes » (ibid. 2, 4-5).
Par l'abbé Fernandez.
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