L’Année de la foi est une année de conversion : l’histoire de notre
foi montre « le mystère insondable de l’entrelacement entre sainteté et péché »
(Benoît XVI, lettre La Porte de la Foi,
11 octobre 2011 §13). Si l’expérience de la miséricorde divine a déjà provoqué
en nous une réponse de conversion, encore, dans ces dernières semaines du temps
ordinaire, l’Église rappelle les fins dernières du jugement et de la
résurrection.
Un message de vérité et de vie qui oriente le chemin vers la vie éternelle. « Chaque
homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un
jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une
purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour
se damner immédiatement pour toujours » (Catéchisme n°1022).
« Envisager le Jugement dernier ne doit jamais
nous faire peur ; au contraire, cela nous pousse à mieux vivre le présent »
(Pape François, 24 avril 2013). Le verdict du Christ est le
triomphe de sa vérité amoureuse, sans violence ; sa miséricorde respecte
la liberté humaine. Malheureusement, la créature peut de son côté refuser le
Sauveur et s’en éloigner pour toujours. « C’est l’homme lui-même qui, en pleine autonomie, s’exclut volontairement
de la communion avec Dieu, si, jusqu’au moment de sa mort, il persiste dans le
péché mortel, refusant l’amour miséricordieux de Dieu »
(Compendium n° 213).
Jésus, qui a maudit le figuier stérile comme symbole
des vérités dernières, n’a condamné personne sur terre ; il a son Cœur
ouvert au pardon jusqu’à la fin de la vie de chacun. L’Église accompagne les
mourants avec la confession, l’onction des malades et le viatique ; elle
les invite à rejeter leurs péchés, à se purifier en profondeur et à s’attacher pour toujours à l’Amour des
amours.
Le trésor du baptême reste insuffisant sans
miséricorde et conversion. Nous resterons
vigilants jusqu’au bout pour être « comptés
parmi les bénis de Dieu, au lieu d’être écartés… vers ces ténèbres du dehors où
seront les pleurs et les grincements de dents » (Concile Vatican II, Lumen
Gentium §48). Ainsi,
l’enfer, vérité intégrante de la foi, « consiste dans la damnation éternelle de ceux qui, par libre choix,
meurent en état de péché mortel. La peine principale de l’enfer est la
séparation éternelle de Dieu » (Compendium
n° 212).
Jésus reprochait à certains
pharisiens de rendre leurs disciples, par l’hypocrisie, des « fils de la géhenne » (Matthieu
23,15), c’est-à-dire
dignes de la réprobation irrévocable: « Allez-vous-en loin de moi, maudits, au feu
éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25,41). La « race de vipères » dénoncée depuis
Jean Baptiste, agissait selon l’inspiration empoisonnée de l’antique serpent.
La chute angélique est
expliquée comme « le choix libre de ces esprits créés, qui ont
radicalement et irrévocablement refusé
Dieu et son Règne » (Catéchisme n° 392). Voulant être indépendants de leur Auteur, ils
ont rompu unilatéralement le lien heureux avec Lui et se sont précipités dans
les ténèbres de la solitude. Le péché et la
damnation de Satan signent la fin lamentable de son histoire. Le père de la
mort rejette la charité de Dieu et des frères. Insatiable, il cherche à perdre
les hommes.
Certains artistes ont cherché à le représenter ;
l’un d’entre eux, l’espagnol Ricardo Bellver, présenta, en 1878, une statue monumentale en bronze de
L’ange déchu à l’Exposition Universelle
de Paris ; plus tard elle fut
installée, pour décorer une fontaine, dans un parc madrilène. Le geste exprime
le désespoir du rebelle obstiné. Sans crainte de Dieu on succombe à la terreur
de l’égolâtrie.
« La foi que nous recevons de Dieu comme un don surnaturel, apparaît
comme une lumière pour la route, qui oriente notre marche dans le temps » (Pape François,
encyclique La Lumière de la foi, 29 juin 2013 §4). Le Christ ressuscité nous
attire au-delà de la mort, en nous
aidant à éviter les idoles vides du mensonge et les labyrinthes sans issue de l’hypocrisie.
Par l'abbé Fernandez.
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