Avant la crucifixion, Jésus est dépouillé de ses
vêtements, que les soldats partagent. La tunique sans couture, de grande
valeur, sera gardée intègre. Ils se dirent : « Ne la déchirons pas » (Jean 19,24). La tradition, depuis saint
Cyprien de Carthage, y a vu le symbole de l’unité de l’Église, l’épouse sainte
revêtue « de fin lin, éclatant et
pur » (Apocalypse 19,8).
« La tunique tirée au sort signifie
l’unité de toutes les parties, rassemblée par le lien de la charité… En raison
de cette universalité, l’Église est appelée catholique » (saint
Augustin, Homélies sur l’évangile de Jean
118 §4).
Le deuxième millénaire a connu
« deux sortes de scissions principales, qui ont affecté la tunique sans
couture du Christ » (Concile
Vatican II, Décret sur l’œcuménisme §13). Blessant l’unité du Corps
du Sauveur — par hérésie ou schisme —, ces ruptures « ne se font pas sans les péchés des hommes »
(Catéchisme §817). Depuis un siècle, tous les chrétiens s’attachent à les
réparer. La semaine pour l’unité, du 18
au 25 janvier ou autour de la Pentecôte, mobilise les efforts de prière,
conversion et dialogue des frères qui gardent l’heureuse nostalgie d’une seule
famille, bien unie autour du Christ et de ses pasteurs légitimes.
« Si nous devions nous demander
si tout cela est possible, la réponse serait toujours : oui. La réponse
même qu'entendit Marie de Nazareth : parce que rien n'est impossible à
Dieu » (Jean-Paul II, encyclique Que
tous soient un §102). Marie, icône de l’Église, joue un rôle décisif pour
nous pousser dans cette marche ardue et nous obtenir enfin le don souhaité. Dans la communion des saints, la Mère du Rédempteur secourt les rachetés avec affection efficace :
unie à la Trinité et à l’Église, brûlante de charité, Marie mérite le titre de
« Secours des chrétiens » (J.-H. Newman, Méditations sur les litanies de Lorette). La Mère veille à ce que tous les membres de la
famille s’attachent pour de bon au Fils Unique.
Depuis longtemps Marie est reconnue comme « secours » des communautés chrétiennes, face aux agressions païennes, en Orient et en Occident. Les litanies de Lorette le proclament : Auxilium christianorum ; le modèle de Maria Hilf (L. Cranach l’Ancien, 1537) s’est répandu dans l’Empire jusqu’à la délivrance de Vienne (1683) ; Pie VII (en 1815), instaura la fête le 24 mai, jour de son retour à Rome. Les papes l’ont invoqué sans cesse comme Secours fiable : Pie XI, devant l’agression communiste ; Pie XII, à la veille de la guerre ; Benoît XVI et François, pour la vitalité des catholiques en Chine.
Saint Jean Bosco (1862) vit Marie comme une
colonne solide pour la barque de l’Église, combattue et par les flots et par
les adversaires. Le fondateur lui confia sa tâche et promut le sanctuaire
néo-classique de Maria Ausiliatrice à
Turin (1868), qui a répandu cette dévotion partout. Dans le chœur, la fresque
monumentale de T. Lorenzone exprime cette conviction dans une
perspective ecclésiale et apostolique : « Quand la foi est soumise à dure
épreuve, l’Église ressent le besoin de
l’intervention maternelle de Marie » (Jean Paul II, Angélus, 31 janvier 1988).
Un besoin qui reste actuel. Le plus grand ennemi
reste la division interne. De nos jours, cette invocation peut nous aider à
implorer le don précieux de l’unité.
« Les armes avec lesquelles nous
combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu »
(2 Corinthiens 10,4). Parmi tant de
prières mariales en demande de secours,
le rosaire a été qualifié, à Fatima, d’arme puissante pour manifester la seigneurie
de son Fils, le seul Chef de l’Église
universelle.
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