La semaine pour l’unité des
chrétiens se déroule à l’unisson de la poignante prière sacerdotale du Fils
Unique : « Que tous soient un »
(Jean 17, 22), selon l’union des
Personnes divines. Proche du Prêtre Souverain, depuis l’instant de
l’incarnation, Marie regarde aussi avec tendresse la multitude, parfois déchirée
de ses enfants. Le concile Vatican II lui confie l’union des chrétiens :
« qu’ils soient enfin
heureusement rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu »(Lumen gentium §69).
La Sainte Vierge est mère
des membres du Christ, « parce
qu’elle a collaboré par la charité à la naissance des fidèles dans
l’Église : ceux-ci sont les membres du chef, tandis qu’elle est, dans la
chair, la mère du chef » (saint Augustin, La sainte virginité 6,6). La féconde Mère de Dieu est aussi mère
bien aimée des rachetés, voire même de l’humanité.
Dans l’une des chapelles
latérales de Saint-Pierre au Vatican, une Vierge à l’Enfant est vénérée comme « Mère de l’Église », dans une
ancienne fresque, qui se trouvait sur l’un des piliers de la basilique
constantinienne ; l’effigie, récupérée au culte, fut insérée dans un riche
retable de G. della Porta.
De Léon XIII à Jean XXIII,
plusieurs papes, suivant la tradition des Pères et docteurs, lui ont décerné ce
titre de façon occasionnelle. Paul VI le fit de façon définitive à la fin de la
3e session du concile Vatican II, après la promulgation de la
constitution sur l’Église, provoquant une salve d’applaudissements parmi les
Pères. « Pour la gloire de la
bienheureuse Marie et pour notre consolation, Nous proclamons la très sainte
Vierge Marie ‘Mère de l’Église’, de
l’entier Peuple de Dieu, ainsi des fidèles que des pasteurs, et nous l’appelons
notre très chère Mère » (Discours,
21 novembre 1964). Le pape voulait ainsi exprimer son espérance et susciter
la dévotion confiante de tous ; il considérait cet acte comme un
« bonheur immérité ». Près du
Vatican, une église fut dédiée à Marie, Mère de l’Église, en 1966, avec une
délicate statue de E. Erini.
Peu après, Paul VI insérait cette conviction dans la
profession de foi catholique : « Nous
croyons que la très sainte Mère de Dieu, nouvelle Ève, Mère de l'Église,
continue au ciel son rôle maternel à l'égard des membres du Christ, en coopérant
à la naissance et au développement de la vie divine dans les âmes des rachetés »
(Credo du peuple de Dieu, 30 juin
1968). La
liturgie de la messe, entre autre dans la solennité de la Mère de Dieu, proclame
sa maternité ecclésiale.
Jean-Paul II, fidèle interprète
du concile, expliqua l’ampleur de la maternité mariale dès sa première
encyclique : Marie a prêté sa collaboration volontaire à l’incarnation du
Verbe, elle a contribué au premier miracle, elle a adhéré su sacrifice
rédempteur au Calvaire, elle a rassemblé la prière de l’Église naissante à la
Pentecôte. Depuis, « tous les disciples, comme
l'apôtre Jean, accueillirent spirituellement dans leurs maisons cette Mère qui
se trouve ainsi insérée dans l'histoire du salut et dans la mission de l'Église » (encyclique Le
Rédempteur de l’homme, 1979 §22).
L’année suivante il ordonna d’inclure le titre Mater Ecclesiae dans les litanies de Lorette, juste après l’invocation « Mère du Christ ». En 1981, une mosaïque, inspirée dans l’icône ancienne, fut installée dans un angle des palais du Vatican, orientée vers le lieu de l’attentat manqué le 13 mai ; le 8 décembre le pape bénissait l’image, avec cette inscription, décorée aussi des armoiries pontificales et la devise Totus tuus.
« L'Église,
dans toute sa vie, maintient avec la Mère de Dieu un lien qui, dans le mystère
du salut, le passé, inclut le présent et l'avenir, et elle la vénère comme la
Mère spirituelle de l'humanité et celle qui nous obtient la grâce » (Jean-Paul II, encyclique La
Mère du Rédempteur, 1987 §47).
Par l'abbé Fernandez.
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