Les cinq continents, y compris dans des pays peu christianisés,
commémorent le patron des amoureux : saint
Valentin, prêtre martyr (270), dont le
tombeau se trouve hors les murs de Rome, sur la via Flaminia. Sa dévotion se diffusa à partir du pape Gélase I (vers 495) pour contrecarrer
des fêtes païennes.
La beauté de l’amour
n’a pas besoin d’arguments ; « dans la foi, nous sommes ouverts à l’expérience
de l’amour transformant de Dieu pour nous » (pape François, encyclique La lumière de la foi §46). L’Évangile est un manifeste de l’amour fiable
de la Trinité ; le christianisme, une mobilisation d’amoureux de Dieu et
du prochain. Dans ce cadre, Notre Dame,
par ses relations privilégiées avec la Trinité et avec l’humanité, rayonne avec
la majesté de l’amour. Le Roi de l’univers, « est saisi par ta beauté » (Psaume
44,12).
Le Missel romain,
depuis 1986, célèbre Marie, Mère du bel
amour, avec une messe ad hoc : « Venez, filles de Sion, contempler votre Reine… Le soleil et la lune s’émerveillent
de sa beauté » (Antienne
d’ouverture). Cette appellation s’enracine dans le sens spirituel des Écritures,
approfondi selon la typologie mariale : « Je suis la mère du bel amour, de la crainte de Dieu, de la
connaissance et de la sainte espérance » (Sirach 24,24). Parmi les chanoines Prémontrés, le bienheureux
Herman, surnommé Joseph (XIIIe s), qui attint les sommets de l’union
mystique, la diffusa partout : Office divin, prédication, traités marials.
Sous ce titre, relié à sa plénitude de grâce, l’ont invoquée les papes, de Pie
XII à François.
Le Dieu vivant, sommet
et source de toute beauté, ne craint pas à la diffuser dans ses créatures ;
l’homme et la femme, créés à l’image de Dieu, la portent dans l’âme et le
corps. Cette beauté, au service de la gloire de Dieu, est amplifiée par le don
de la grâce du Christ : l’amour n’est
beau que s’il correspond à la vérité de cet amour divin.
Par l’accueil de
Jésus, Marie et Joseph « sont
devenus les premiers modèles de
ce bel amour dont l'Église ne cesse de demander la grâce pour la jeunesse, pour
les époux et pour les familles » (Jean-Paul II, Lettre aux Familles, 1994 §20).
Ceux qui s’ouvrent aux premières expériences de l’amour, en vue du mariage, ont
en elle une patronne sans égal pour la continence. « Les fiancés réserveront au temps du mariage les manifestations de tendresse
spécifiques de l’amour conjugal. Ils s’aideront mutuellement à grandir dans la
chasteté » (Catéchisme
§2350). La pudeur garantit la vérité du don futur.
Fort de son discernement
pastoral, saint Josémaria signalait
que les fiançailles, « comme tout
apprentissage d'amour, doivent être inspirées non par le désir de possession,
mais par l'esprit de dévouement, de compréhension, de respect, de délicatesse »
(Entretiens §105). Le prélat fit sculpter une statue en marbre de la Mère du Bel Amour ; bénie par Paul VI à Rome, pendant le concile Vatican II
(1964), elle fut offerte à l’Université de Navarre. En s’adressant sur place aux
étudiants, le fondateur de l’Opus Dei rappelait : « J’ai
confié vos amours à Sainte Marie, Mère du Bel Amour. Vous avez là-bas la
chapelle que nous avons construite avec dévotion dans le campus universitaire,
pour qu’elle y accueille vos prières et l’offrande de cet amour, pur et
splendide, qu’elle bénit » (Homélie :
Aimer le monde passionnément, 8 octobre 1967).
Par l’abbé Fernandez.
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