mercredi 16 avril 2014

Se purifier du vieux levain pour être une pâte nouvelle


« Hæc dies quam fecit Dominus : exultemus et lætemur in ea, alleluia » (Missale Romanum). 
Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête et de joie, dit l’antienne de l’Évangile pendant l’octave de Pâques. Une octave est une grande fête qui ne se résigne pas à prendre fin mais entend se prolonger. Il en reste deux dans le calendrier liturgique actuel, Noël et Pâques. Voilà pourquoi l’Église peut parler d’un « Jour », d’une semaine qui ne compte en réalité qu’un seul jour. Tous les textes (aussi bien pour la messe que pour la liturgie des Heures) se rapportent à Pâques et priment sur tout le reste. Aucune autre fête ne peut être commémorée ni célébrée pendant l’octave, toutes doivent s’effacer devant le sommet de l’année liturgique.

Dieu, qui a décidé d’entrer dans le temps humain par l’incarnation de son Verbe, joue sur deux mots, dans l’actualité permanente de son éternité: « Heure » et « Jour »

+ Le Carême et la Semaine Sainte nous aident à nous préparer à « l’heure » du Christ. Nous devons vivre intensément cette heure, absolument décisive pour l’humanité, l’heure de son sacrifice qui est pour nous l’heure de notre rédemption.
+ Pâques, pour sa part, nous fait entrer dans « le jour » du Seigneur. Nous allons prolonger pendant sept semaines ce jour merveilleux, le jour de sa Résurrection et de sa victoire définitive sur le péché et sur la mort.

Prenons la résolution de vivre le mieux possible ce temps pascal, en faisant un grand pas dans notre vie chrétienne. Toute la force de la Résurrection est là, disponible, pour un nouveau changement personnel qui rejaillira ensuite très positivement sur notre entourage. La pensée des titres que les chrétiens ont donnés au jour de Pâques peut sans doute nous y aider puissamment. Ils sont tous plus évocateurs les uns que les autres et attirent fortement notre attention, chacun mettant en lumière une des multiples facettes de la fête : Dies magna, Dies candida, Dies dierum regina, Sollemnitas sollemnitatum, Hilaria Paschæ, Dominica nova.

Prenant comme point de départ ces noms, et bien d’autres, cherchons dans nos moments de prière personnelle dans quels domaines et à quel degré nous avons besoin d’un renouvellement. Car les adjectifs « nouveau » ou « neuf » sont ceux qui résument le mieux l’esprit du temps pascal. Une nouvelle fois, le Christ peut réaliser en nous une profonde œuvre de régénération, une nouvelle création. Suivons les conseils que saint Paul adresse aux Corinthiens : « Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes. Car notre pâque, le Christ, a été immolée » (1 Co 5, 7) ; et de renchérir plus tard : « Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. » (2 Co 5, 17)

Tenons-nous tout près de Marie pendant le Triduum sacré, comme elle se tenait tout près de la Croix de son Fils. Et, à partir de dimanche, laissons éclater notre joie, toujours tout près d’Elle : « Regina cœli lætare, alleluia ».

Par l'Abbé Vidal

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