« Jésus-Christ regarda
ses pieds et ses mains, percés pour nous. De ce regard d’amour naquirent deux
hommes : saint Dominique et saint François d’Assise » (H. Lacordaire,
Vie de saint Dominique,
1872, chap. 1).
Ces deux fondateurs, inspirés par le même Esprit à la même époque, se sont mis
au service de l’autorité légitime. Sous l’impulsion des papes, les ordres
mendiants transformèrent la société urbaine, multiplièrent l’élan missionnaire,
renouvelèrent l’Église.
Dominique Guzman, le
généreux chanoine castillan, rendit honneur à son Maître. Son prénom signifie
« appartenant au Seigneur ». « Dominique, l’athlète du Seigneur,
a confirmé son nom par ses œuvres » (Liturgie des Heures, Hymne pour la mémoire, 8 août).
« Il parlait toujours avec Dieu et de Dieu.
Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la
recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de
pair » (Benoît XVI, Audience, 3
février 2010). L’esprit de prière libère des attaches mondaines ; prépare
à l’écoute et à la sagesse ; donne courage pour chercher des réponses
éclairantes. L’amour de la vérité enlace foi et raison. La fatigue de l’étude
rigoureuse devient tremplin de l’amour, qui communique la vérité et ravit les
esprits.
Après la fondation des Frères Prêcheurs à Toulouse
(1215), saint Dominique quitta ce monde en 1221 à Bologne. Canonisé en 1234,
les aumônes bâtirent bientôt, dans cette ville, une basilique en son honneur (1240).
Sur l’autel d’une chapelle latérale, une Arche
garde le corps du fondateur : les frères du couvent y implorent chaque
soir l’intercession du père. Dans l’abside, une fresque, chef d’œuvre de Guido
Reni, montre le saint en gloire. Sept statues, symbolisant les vertus
théologales et cardinales, flanquent la chapelle.
L’Arche de Saint
Dominique a été sculptée à partir de 1267, comme nouveau sarcophage ;
d’artistes prestigieux, tels que Michel-Ange, ont enrichi le mausolée, devenu
un traité de théologie en marbre : la création, la rédemption, l’Église ;
au sommet, Dieu le Père embrasse amoureux le monde. Alfonso Lombardi (1532)
ajouta des reliefs à la prédelle. Parmi eux, l’entrée du saint au ciel :
il donne forme à la vision d’un dominicain, qui aperçut son fondateur assis sur
une échelle, que Jésus et Marie traînent vers le haut.
Dominique mobilise ses confrères. Ils essaiment
partout, annonçant la Parole et cultivant les sciences sacrées. Certains obtiennent
bientôt la palme du martyre ; d’autres sont élus papes. La dévotion
mariale doit aux dominicains la diffusion du rosaire et la tripartition des
mystères, avec la prédication d’Alain de la Roche en Bretagne et la confrérie
de l’université de Cologne qui, en 1481, rassemble cent mille membres. Le
Nouveau Monde aura sa première université (1538) à la cité de Saint-Domingue,
dans l’île homonyme ; l’Asie verra naître l’université Saint-Thomas de
Manille (1611) ; Jérusalem accueillera l’École Biblique, fondée par la
loyauté sacrifiée du Père Lagrange (1890).
La statue monumentale de saint Dominique sera la
première à orner les murs, à l’intérieur de Saint-Pierre du Vatican, en 1706. « Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur
de l'Église doit toujours brûler un feu missionnaire : en effet, le Christ
est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et
de chaque lieu ont le droit de connaître et d'aimer ! Par son
intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir toujours l'Église d'authentiques
prédicateurs de l'Évangile » (Benoît XVI, ibidem).
Par l'abbé Fernandez
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