mercredi 6 août 2014

Saint Dominique : étudier par amour


« Jésus-Christ regarda ses pieds et ses mains, percés pour nous. De ce regard d’amour naquirent deux hommes : saint Dominique et saint François d’Assise » (H. Lacordaire, Vie de saint Dominique, 1872, chap. 1). Ces deux fondateurs, inspirés par le même Esprit à la même époque, se sont mis au service de l’autorité légitime. Sous l’impulsion des papes, les ordres mendiants transformèrent la société urbaine, multiplièrent l’élan missionnaire, renouvelèrent l’Église.    
Dominique Guzman, le généreux chanoine castillan, rendit honneur à son Maître. Son prénom signifie « appartenant au Seigneur ». « Dominique, l’athlète du Seigneur, a confirmé son nom par ses œuvres » (Liturgie des Heures, Hymne pour la  mémoire, 8 août).
« Il parlait toujours avec Dieu et de Dieu. Dans la vie des saints, l'amour pour le Seigneur et pour le prochain, la recherche de la gloire de Dieu et du salut des âmes vont toujours de pair » (Benoît XVI, Audience, 3 février 2010). L’esprit de prière libère des attaches mondaines ; prépare à l’écoute et à la sagesse ; donne courage pour chercher des réponses éclairantes. L’amour de la vérité enlace foi et raison. La fatigue de l’étude rigoureuse devient tremplin de l’amour, qui communique la vérité et ravit les esprits.
Après la fondation des Frères Prêcheurs à Toulouse (1215), saint Dominique quitta ce monde en 1221 à Bologne. Canonisé en 1234, les aumônes bâtirent bientôt, dans cette ville, une basilique en son honneur (1240). Sur l’autel d’une chapelle latérale, une Arche garde le corps du fondateur : les frères du couvent y implorent chaque soir l’intercession du père. Dans l’abside, une fresque, chef d’œuvre de Guido Reni, montre le saint en gloire. Sept statues, symbolisant les vertus théologales et cardinales, flanquent la chapelle.
L’Arche de Saint Dominique a été sculptée à partir de 1267, comme nouveau sarcophage ; d’artistes prestigieux, tels que Michel-Ange, ont enrichi le mausolée, devenu un traité de théologie en marbre : la création, la rédemption, l’Église ; au sommet, Dieu le Père embrasse amoureux le monde. Alfonso Lombardi (1532) ajouta des reliefs à la prédelle. Parmi eux, l’entrée du saint au ciel : il donne forme à la vision d’un dominicain, qui aperçut son fondateur assis sur une échelle, que Jésus et Marie traînent vers le haut.
Dominique mobilise ses confrères. Ils essaiment partout, annonçant la Parole et cultivant les sciences sacrées. Certains obtiennent bientôt la palme du martyre ; d’autres sont élus papes. La dévotion mariale doit aux dominicains la diffusion du rosaire et la tripartition des mystères, avec la prédication d’Alain de la Roche en Bretagne et la confrérie de l’université de Cologne qui, en 1481, rassemble cent mille membres. Le Nouveau Monde aura sa première université (1538) à la cité de Saint-Domingue, dans l’île homonyme ; l’Asie verra naître l’université Saint-Thomas de Manille (1611) ; Jérusalem accueillera l’École Biblique, fondée par la loyauté sacrifiée du Père Lagrange (1890).
La statue monumentale de saint Dominique sera la première à orner les murs, à l’intérieur de Saint-Pierre du Vatican, en 1706. « Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l'Église doit toujours brûler un feu missionnaire : en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d'aimer ! Par son intercession, nous demandons à Dieu d'enrichir toujours l'Église d'authentiques prédicateurs de l'Évangile » (Benoît XVI, ibidem).

Par l'abbé Fernandez

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