jeudi 28 février 2013

L'héritage de Benoit XVI en sept points



 

Benoit XVI - Renonciation - Départ - Pape - Pontificat
Après sept années, nous sommes en mesure de voir les axes principaux vers lesquels le pontificat de Benoit XVI s’est orienté, un pontificat d’idées. Voici en sept points les idées principales de son ministère pétrinien :

1.     L’Amour.

La première encyclique Dieu est amour nous explique comment dans un monde dans lequel on abuse de ce terme sacré, l’éros doit être purifié pour se convertir en un véritable amour humain et chrétien, c’est-à-dire, en l’agapè. La charité doit aussi inclure l’affection, l’amour humain.
 

2.     La Raison.

Le Pape-professeur a parlé à de nombreuses reprises sur ce thème (c’était le thème de Ratisbonne, et non l’islam). Un an avant son élection comme Pape, il avait rappelé déjà, avec Jürgen Habermas, que raison et religion pouvaient se soigner réciproquement de leurs respectives pathologies.
 

3.     L’Adoration (et oraison).

Il sait que c’est le véritable moteur de l’Eglise et de la vie chrétienne. Face à l’activisme forcené, le Pape allemand sait attendre, prier et réfléchir. Mais surtout prier. La liturgie est un des points centraux de sa théologie, et pour elle il a professé un intérêt spécial depuis son enfance.
 

4.     La Création.

Nombreux ont été ceux qui ont parlé des « racines vertes » de la dernière encyclique sociale de Benoit XVI. Il a réussi à conjuguer la crise économique et l’éthique des affaires avec la vie, l’éthique sexuelle, la bioéthique et le respect de l’environnement. C’est pourquoi elle est bien une encyclique complète.  Ses allusions à l’écologie et à l’environnement sont nombreuses. Pour Ratzinger, la création constitue un dogme oublié.
 

5.     Jésus-Christ au centre.

Malgré ses multiples occupations, il n’a pas renoncé à son projet personnel d’écriture sur Jésus de Nazareth. Sûrement, parce qu’il considère que cela constitue une part importante de ses obligations : parler surtout du Christ. Et parler de Lui comme Dieu et homme, comme Christ de la foi et Jésus dans l’histoire. Il n’est pas un avatar de plus de la divinité, mais le Fils de Dieu fait homme.
Seul Lui sauve.
 

6.     L’Eglise.

Face au désormais slogan connu : “ Jésus oui, l’Eglise non ! ”, le Pape veut rappeler que l’Eglise est le corps et l’épouse du Christ. C’est aussi le peuple, la famille de Dieu. Il est convaincu que la mission de l’Eglise consiste à annoncer le Christ et croître en communion et cohésion dans l’Eglise.
 

7.     La Beauté.

Ratzinger a toujours été un amoureux de la beauté. Il a affirmé qu’un théologien qui n’a pas cette sensibilité peut être dangereux. La beauté de l’art chrétien et de la vie des saints est le principal agent de l’évangélisation aujourd’hui.




Par Pablo Blanco, professeur de théologie.
Article publié dans El Mundo, 12/02/13


mardi 26 février 2013

L'admiration de saint Joseph


 

L'évangile de saint Luc, dans ses récits sur l'enfance du Christ, note à trois reprises que Marie et Joseph ont été frappés d'admiration: après la visite des bergers à Bethléem, dans le rite de la présentation au temple et enfin, encore à Jérusalem, lorsqu'ils ont retrouvé Jésus, âgé de 12 ans.



Ils ont découvert de nouveaux horizons dans le parcours terrestre du Fils de Dieu.

 


On est admiré devant ce qui dépasse notre compréhension ou nos attentes, notamment devant la grandeur des œuvres et des paroles de Dieu.  

 

Lorsque Dieu se manifeste à travers les gestes humains de son Fils, on ressent la grandeur de Quelqu'un qui s'approche de nous et cherche notre réponse; il a le droit de nous demander la foi amoureuse, sans nous écraser par sa présence.

 

carême - saint joseph - admiration - père - Jésus
Rembrandt van Rijn, dans sa jeunesse, à propos de la présentation de Jésus au temple, a su exprimer l'admiration de l'une des protagonistes : la prophétesse Anne ; une dame âgée, forte dans son espérance, ayant eu une longue expérience de la méditation des prophètes, de la patience et des souffrances de son peuple. Finalement, elle découvre le Messie attendu. Le visage d'Anne, dans le tableau du Hollandais, rayonne de joie, comme reflétant la lumière de la foi. Elle a vécu de la foi en l'attente; désormais elle est comblée par la contemplation du visage du Sauveur. 

 

L'itinéraire spirituel de Joseph a eu sans doute une intensité d'admiration encore plus grande. 

 

St José-Maria commentait (QCP §54):  " Pour saint Joseph, la vie de Jésus fut une continuelle découverte de sa propre vocation...  Joseph est surpris, il s'étonne. Peu à peu, Dieu lui révèle ses desseins, et il s'efforce de les comprendre. Comme toute âme qui veut suivre Jésus de près, il découvre tout de suite qu'il n'est pas possible de marcher avec nonchalance, qu'il n'y a pas de place pour la routine. S'arrêter à un certain niveau et se reposer sur ses lauriers ne satisfait pas Dieu ".

 
Joseph,  toujours en éveil, garde son âme  jeune pour apprendre.

Par l'abbé Fernandez.

lundi 25 février 2013

Benoit XVI s'adresse aux prêtres de Rome...

Benoit XVI a rencontré les prêtres de son diocèse, peu de temps après nous avoir annoncé son retrait, et a fait un exposé de son expérience personnelle du Concile Vatican II.

 
 

" La providence m'a accordé de rencontrer une dernière fois mon clergé avant de quitter le ministère pétrinien. Ce rendez-vous est toujours l'occasion de constater combien l'Eglise est vivante à Rome, avec des pasteurs qui guident la communauté dans l'esprit du Pasteur Suprême. Il s'agit d'un clergé vraiment catholique, universel, qui correspond à l'essence même de l'Eglise de Rome, à son rôle d'universalité et de catholicité auprès des peuples et des cultures... (...) C'est ce que nous continuons de faire, et je vous suis reconnaissant de vos prières. Je reste proche de chacun de vous et vous assure de ma proximité continuelle, même lorsque je serai coupé du monde ".

 
L'abbé Dominique Fabien Rimaz, qui anime le blog Le Suisse Rom@in, nous livre sa réaction aux propos du Saint-Père :
 
" J'ai trouvé que c'était une excellente introduction aux oeuvres complètes de Joseph Ratzinger, une introduction aussi à ses principales idées sur le Concile Vatican II, condensées principalement dans son livre "Mon Concile".
 
Je fus donc très touché par ses propos. Ayant eu la grâce de participer deux fois à ses rencontres à Rome, j'ai toujours énormément aimé les discours du Pape, que je considère comme le Mozart de la foi.
 
Benoît XVI m'enchante et me fascine. Ses écrits ont nourri et renforcé ma foi. Si j'ose un seul bémol, le Concile des médias ne m'a pas semblé l'expression adéquate... J'aime la communication ! 
Pour moi, Benoît XVI me laisse un héritage thélogique gigantesque pour une juste herméneutique du Concile Vatican II, un fin spécialiste et tout grand connaisseur, digne d'un Père de l'Eglise qui restera dans l'histoire.
 
Donc très belle intervention sans notes du Pape qui me manquera beaucoup ! "
 
 




L'abbé Dominique Fabien Rimaz, 45 ans, originaire de Fribourg, est suisse et italien.
 
Abbe Dominique Fabien Rimaz - Le Suisse Rom@in - prêtres - Rome - Benoit XVI - Pape - ConcileLicencié en morale fondamentale et en communication à l'Université de la Sainte Croix à Rome, dont le sujet était : La salle de presse du Saint Siège durant le Synode du Moyen Orient en 2010. Il a eu la chance de servir à la salle de presse durant la béatification du bienheureux Jean Paul II.
Actuellement, l'abbé exerce son ministère sacerdotal en tant qu' auxiliaire à la cathédrale de Fribourg et missionnaire au sein de la mission italienne de cette ville.

 
 

vendredi 22 février 2013

Renonciation de Benoit XVI, comment comprendre cette décision ?


Que répondre aux catholiques qui se disent en plein désarroi, qui ne comprennent pas la décision du pape ?

Devant un événement qui déconcerte, que nous n’arrivons pas à comprendre, l’attitude à adopter est de prier. C’est encore plus vrai quand l’événement déconcertant a été causé par une décision prise par un homme de prière.
La renonciation de Benoît XVI entre dans ces événements déconcertants qui appellent à la prière pour les comprendre. En conscience, c’est-à-dire dans son dialogue avec le Seigneur présent dans son âme, il a pris la décision inverse de Jean-Paul II ; l’un et l’autre obéissant à ce que leur conscience leur dictait comme étant la volonté du Seigneur pour le bien de son Église.
C’est cette référence à sa conscience devant Dieu qui je l’avoue a été pour moi cause de paix face à la renonciation de Benoît XVI. Une conscience bien formée comme la sienne, alimentée par une théologie sûre et la prière, peut-elle se tromper ?
Pour la théologie, cela fait longtemps que Benoît XVI approfondit le sens de la primauté de Pierre, pour en tirer une pratique toujours actuelle de son exercice, stimulée par le bienheureux Jean-Paul II qui avait encouragé à définir de nouvelles manières de pratiquer le ministère pétrinien.
La renonciation comme tant d’autres gestes de Benoît XVI durant son pontificat est le fruit des convictions auxquelles il est arrivé et qu’en conscience il ne pouvait pas ne pas suivre.
Prions pour que cette décision donne tous les fruits promis par le Seigneur à celui qui est fidèle à sa conscience, dont l’un sera le nouveau successeur de Pierre qui viendra remplir le vide laissé dans nos cœurs par le départ de notre bien aimé Benoît XVI.
Abbé Quartulli.






L'abbé Quartulli est prêtre de l'Opus Dei et exerce son ministère sacerdotal à Paris. Actuellement, il est aumônier d'école et de centres de formation pour laïcs, je vous laisse découvrir l'interview qu'il avait accordé quelque temps avant son ordination, un parcours atypique, à lire ici

jeudi 21 février 2013

Un père qui porte son enfant - Saint Joseph


 
Dans la Chapelle Palatine de Palerme, parmi les mosaïques somptueuses de style byzantin, datées du XIIe siècle, on trouve une scène du cycle de la fuite en Egypte : la Sainte Famille, déjà de retour en Palestine, car l'Enfant est devenu un petit garçon. Jésus sur les épaules de Joseph, regarde joyeux vers Marie et bénit sa Mère.
Ce motif semble très original dans l'histoire de l'art concernant saint Joseph. Peut-être l'auteur s'est inspiré de la légende orientale de st Christophe ou de l'épisode évangélique de la Présentation, quand le juste Siméon prit l'Enfant Sauveur dans ses bras. Encore les voyants de Fatima ont vu Joseph portant l'Enfant dans ses bras.

 

mosaïques - fuite en Egypte- Joseph - Jésus - Sainte Famille
La Sainte Famille - Chapelle Palatine de Palerme
Apparemment banal, le geste de Joseph rappelle l'image biblique du Deutéronome: Dieu a porté son peuple à travers le désert comme un père porte son enfant sur ses épaules.

Le parallèle avec le séjour de la Sainte Famille en Egypte est frappante : Joseph mène le Fils de Dieu vers la terre promise. En portant le poids du fondateur de l'Eglise, Joseph porte, d'une manière anticipée, le poids de tous les futurs membres de la famille de Dieu dans leur pèlerinage vers le ciel.

 

Chaque chrétien peut se voir, comme un autre Christ, porté par la fidélité de Joseph.


Dans la mosaïque, Jésus avance assis sur ses épaules de Joseph, qui avec ses deux mains tient Jésus par le genou et la cheville. Les pieds de Jésus sont symbole de son humilité. Tout en prêtant sa force à Jésus, le Patriarche s'accroche à lui humblement et trouve sa plus grande fierté à voir Jésus plus haut que lui.
 

 Abbé Fernandez.

 


abbé fernandez - prêtre - aumônier


Né en 1947 et ordonné pour la prélature de l'Opus Dei en 1976, l'abbé Fernandez a exercé son ministère sacerdotal auprès d'étudiants, de jeunes travailleurs, de familles et de prêtres à Madrid, Paris, Aix-en-Provence et Rome où il a fait ses études et a été professeur en théologie...
Actuellement, il est aumônier d'une école professionnelle et aumônier de centres de formation permanente de laïcs à Paris.



lundi 18 février 2013

Il est si urgent de se convertir …


La joie n’attend pas.
Elle ne s’improvise pas non plus. Elle a des débuts austères ; des préparatifs. Mais la joie couronne l’œuvre accomplie. Que cette œuvre soit du bricolage, ou la gestion politique d’un pays, les efforts accomplis poursuivent la joie. Celle-ci n’est jamais complète si elle n’est pas profonde. Quelle profondeur poursuivre ? La joie pour être entière, doit englober toute notre humanité ; corps, âme, esprit. C’est pourquoi l’amour conjugal peut devenir le plus haut lieu de la joie. Mais pas seulement.

La joie est rarement solitaire.
Les préparatifs le sont, souvent. Et, elle le serait, que nous voudrions la partager comme l’autre, (c’est-à-dire Archimède) en criant « Eureka ! » La joie ouvre sur l’altérité, se vit d’ailleurs dans l’altérité, grandit selon la réponse de l’autre. Elle s’épanouit par conséquent selon la résonnance que lui donne l’âme d’autrui. Plus la joie que je fais résonner est grande, plus elle peut résonner en autrui. Plus elle résonne en autrui, plus elle grandit en moi. La joie est source de communion. Elle nécessite de la sympathie qui permette de percevoir la résonnance. Si l’autre est mon semblable, semblable seront nos joies. Mais si l’Autre est le Tout-Autre ? Ma joie se trouvera alors portée à une joie infinie puisqu’elle résonnera à travers la Joie de Dieu.
Il existe des joies qui comblent notre corps, ou notre âme, ou notre esprit.
Chrétiens, nous cherchons la Joie qui comble le corps, et l’âme et l’esprit, de façon unifiée et ordonnée. Nous ne sommes pas les seuls. Mais nous connaissons le Chemin.
Jésus-Christ. Avons-nous vraiment écouté ses dires ? Reprenons la lecture des Evangiles ! Les mettons-nous vraiment en pratique ? Un peu de courage !
Nous préparons l’avènement de la Joie !
Il est si urgent de se convertir …

 P. Xavier +

mardi 12 février 2013

Bon Carême !


Vous avez tous certainement été surpris par l’annonce du retrait de notre très cher pape : soutenons-le par la prière, et, pourquoi pas offrir ce Carême à ses intentions et aussi à celles de son successeur !

 
DPTN- vidéos- carême - abbé jourdan - vie- famille - souffrance- - pardon
L’association Des prêtres pour toutes les nations (DPTN), dont je vous ai déjà parlé dans quelques billets, m’a demandé de faire avec eux des méditations pour ce Carême sur le pardon et sur la Semaine Sainte. Ce sont surtout des méditations sur l'Amour de Dieu.
 
Cet Amour se révèle dans le pardon et la miséricorde et dans le mystère pascal, c'est-à-dire, le don du Christ à son Père sur la Croix pour le salut des hommes. L'Amour de Dieu est la mesure de l'amour que nous devons vivre, comme le Christ l'a dit: "aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés". Lorsque nous méditons sur l'Amour de Dieu, nous devons être disposés à nous conformer à ce que nous contemplons.
 

De plus, nous vous proposerons tout au long du Carême, des enseignements sur des questions sur lesquelles les gens s'interrogent toujours : le mariage, la famille, la souffrance et la vie. Les débats actuels sur le mariage et la famille montrent à l'évidence beaucoup d'inquiétudes. Et l'Eglise peut apporter des éléments de réponse tirés de la Révélation.
 
Le gens n'attendent pas uniquement des réponses théoriques, mais des exemples pratiques. Il ne s'agit pas simplement de toucher les esprits, mais aussi les cœurs. Le Seigneur dit "qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Mt 5, 16). Ainsi, l'exemple vécu d'un véritable amour conjugal et familial qui devient source de bonheur, ou celui d'un malade qui offre dans la foi et la joie ses souffrances en union avec le Christ crucifié, tout cela, me semble-t-il, est le meilleur argument pour convaincre !
  

Site internet pour accéder aux vidéos et méditations : www.dptn.org


 
Tous les prêtres ayant participé à ce blog vous souhaitent un bon Carême !

vendredi 8 février 2013

La formation, une bouffée d'oxygène !

J'exerce mon ministère sacerdotal depuis maintenant plus de dix ans. Je dois dire que les années sont passées sans m'en rendre compte sinon parfois par les commentaires sur la chute des cheveux....
Je suis originaire de Bretagne dans les environs de Redon où mes parents habitent. J’ai trois frères qui se sont installés dans la région. Quant à moi j’ai suivi des études d’ingénieur en informatique à Paris.
Après trois ans d’expérience professionnelle dans une société de service à Rueil Malmaison puis à Rennes, je me suis décidé à partir pour Rome en 1996, afin de me former pour devenir prêtre.
sacerdoce - Rome - Sainte-Croix - Formation des prêtres
J’ai eu la chance, grâce à DPTN de pouvoir étudier à Rome à l’Université de la Sainte Croix. J’y suis retourné depuis et je me réjouis de voir comme l’Université se développe. J’y ai obtenu un doctorat en théologie et suis revenu à Paris pour une année avant de partir pour Prague où le travail pastoral ne manque pas, grâce à Dieu.
Les Tchèques ont souffert la persécution religieuse pour des raisons idéologiques mais le communisme n’a pas réussi à créer une culture anticléricale. Ils sont ouverts et intéressés par la religion. Lorsqu’ils voient un col romain ils sourient et me remercient lorsque je leur donne une image pieuse. Ils posent parfois des questions déconcertantes. J’en ai même vu me faire la révérence avant de sortir du métro... Chaque année il y a des centaines de baptêmes d’adultes ! 
Je suis aumônier dans une résidence et mon travail consiste surtout à prêcher et faire de la direction spirituelle, c’est à dire à accompagner les personnes à améliorer leur relation avec Dieu et avec les hommes et les femmes de leur entourage. J’essaie ainsi de les aider à ce qu’ils consacrent plus de temps à la prière pour se renouveler intérieurement et ainsi pouvoir sanctifier leur travail et leur vie familiale.
Au début de son pontificat, le pape Jean-Paul II rappelait un jour aux prêtres irlandais qu’un danger qui menace les prêtres c’est de travailler tellement dans « la vigne du Seigneur » qu’on peut finir par oublier « le Seigneur de la vigne ». Le prêtre doit donc se ressourcer dans la prière mais je ressens le besoin de la formation « permanente » aussi bien spirituelle et liturgique que doctrinale et morale. De ce point de vue je le vois un peu comme la vie en entreprise.
Cette année j’ai eu l’opportunité de venir en France, pour participer à un séminaire de cinq jours complets de formation avec un groupe de prêtres. Le moment le plus important était bien sûr la sainte Messe le matin après un moment de prière. Pendant la journée nous avons assisté à des sessions de pastorale, de morale et liturgie. Dans les intervalles nous avons pu échanger des idées, expériences et impressions personnelles dans une atmosphère familiale. J’ai entre autre pu redécouvrir la coutume du fromage avant le dessert et la très bonne cuisine...
Avec un groupe de prêtres Tchèques nous avons commencé à organiser il y a quatre ans ce même type de séminaires, deux jours seulement, pour stimuler « l’enthousiasme professionnel » et favoriser la fraternité sacerdotale.
Après ces moments de formation un peu plus intensive, je suis rentré à Prague malgré la neige qui bloquait Roissy. Les Tchèques qui attendaient avec moi à l’aéroport étaient très amusés de voir comme les Français essayaient de venir à bout du chaos provoqué par les intempéries...
Ça a été pour moi comme une bouffée d’oxigène pour renouer avec le rythme soutenu de prédication de méditations, récollections et retraites spirituelles pour ces chers Tchèques jeunes et moins jeunes, à Prague mais aussi à Brno en Moravie et à Bratislava.
Je remercie bien sûr tous ceux qui voudront bien prier pour les vocations et l’essor de l’église en république Tchèque qui célèbrera le 5 juillet le 1150ème anniversaire de l’arrivée des deux frères de Thessalonique Cyrille et Méthode en Moravie.
Abbé Jean-Philippe Huet.